Fin de partie pour Cambridge Analytica : embourbée dans les scandales, la sulfureuse entreprise britannique met la clé sous la porte. Dans un communiqué publié sur son site web, l’entreprise Cambridge Analytica LLC explique cesser toutes ses activités : outre la maison mère, ce sont aussi SCL Election Ltd et SCL Defense Ltd qui ferment leurs portes. Non seulement au Royaume Uni, où est situé la maison mère, mais aussi aux USA où les deux filiales SCL officiaient – on sait que SCL Elections a travaillé pour la campagne Trump et SCL Defense pour le gouvernement américain.
Si l’entreprise est en liquidation, les affaires ne s’arrêtent pas pour autant puisque Cambridge Analytica et SCL sont toutes les deux sous le coup d’enquêtes au Royaume Uni (Brexit), aux USA (campagne Trump), en Australie en Israël (utilisations frauduleuses de données personnelles). Cambridge Analytica et son partenaire SCL sont suspectés d’avoir siphonnés les données de 50 à 87 millions d’utilisateurs Facebook sans leur consentement et d’avoir utilisé ces données pour déterminer des profils afin de diffuser des fausses informations afin d’influencer sur le cours de campagnes politiques.
Est-ce la fin des scandales et de l’utilisation sauvages de nos données personnelles ? Pas du tout : alors que la justice va rentrer en action (avec le temps que cela va prendre dans les différents pays), les têtes pensantes de Cambridge Analytica sont déjà passé au second chapitre.
Même joueur joue encore
Après avoir révélé ses méthodes douteuses à des journalistes de la chaîne de télévision britannique Channel 4 déguisés en potentiels clients Sri-lankais, pourrait croire que le patron de Cambridge Analytica Alexander Nix est complètement fichu. Loin de là : il est devenu le directeur d’une nouvelle entreprise appelé Emerdata, comme le dévoile Business Insider. Et qui est derrière cette nouvelle entreprise ? Des anciens de Cambridge Analytica, des proches de Trump, comme le dévoile l’article de nos confrères sur la base de l’analyse du registre de création des entreprises britanniques.
Si aucun détail n’a filtré quant au business exact de l’entreprise, nul doute que l’équipe va mener une activité de travail sur les données (le data de Emerdata n’est pas là pour faire joli). Peut-être de manière un peu plus discrète… mais pas forcément de façon plus éthique.
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