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Call of Duty : vers un retour au sources pour redevenir une machine de guerre ?

En février dernier, les pontes d’Activision avaient indiqué que la célèbre série de FPS militaire pourrait revenir à ses premières amours : le deuxième conflit mondial. Cette semaine, des images « leakées » ont relancé le sujet… et les attentes.

Neuf ans après avoir quitté les jungles profondes et mal famées, les plages fumantes et les Browning assourdissants de la seconde guerre mondiale, la série Call of Duty serait sur le point de revenir à ses premières amours. Finis les rayons laser, les drones et les armures qui vous permettent de courir le long du mur. Adieu les combats qui s’étendent du sol au plafond, de la Terre à l’Espace. La licence de FPS militaire née de la série Medal of Honor serait donc sur le point de rebooter, de revenir à ses origines pour séduire à nouveau.

L’annonce d’une renaissance

Au début du mois de février 2017, lors d’une conférence à destination des investisseurs, Activision indiquait déjà que le prochain épisode de la série « ramènerait Call of Duty à ses racines », après avoir noté que Infinite Warfare n’avait pas rencontré son public. Il faut dire que ce dernier épisode ne s’est vendu qu’à un peu plus de 11 millions de copies dans le monde, selon VGChartz. Il faut remonter à 2006 pour trouver un Call of Duty qui se soit moins vendu. C’était Call of Duty 3 : En marche vers Paris, dernier épisode à ne pas avoir franchi le cap des 10 millions d’exemplaires.

Une rumeur qui relance tout

Quoi qu’il en soit, depuis la sortie d’Activision en février dernier, le petit monde des rumeurs se tenaient coi, jusqu’à ce qu’un YouTubeur publie une vidéo contenant des visuels « fuités » qui représenteraient le packaging du prochain Call of Duty.

https://www.youtube.com/watch?v=XTPhUavRfgY

Les visuels en question lui ont été envoyés par mail par un anonyme bienveillant et montrent sous diverses coutures les moments de bravoure du débarquement de Normandie. Tous les codes visuels sont présents : fumées, explosions, geysers d’eau, soldats pliés sous l’effort et une pluie de balles, et à chaque fois la même titraille : Call of Duty WWII. Simple et efficace.

Quelques jours plus tard, c’est sur Reddit et Twitter que la folie des révélations s’est répandue. Des “insiders”, plus ou moins reconnus, confirmaient non pas les visuels mais le “setting”, c’est-à-dire la période retenue.

https://twitter.com/shinobi602/status/846400151157657601

Depuis évidemment, la communauté des fans sur le Web se divisent en trois :

  • ceux qui y croient, touchent du bois et n’en peuvent déjà plus d’attendre une première bande annonce. Il faut dire qu’un retour sur les plages d’Omaha quinze ans après Medal of Honor : En première ligne, ça peut donner envie…
  • ceux qui hurlent au fake. Après tout, pourquoi se priver. On sera fixé quand Donald Trump se sera prononcé sur ce sujet.
  • et, pour finir, ceux qui ont arrêté de jouer à Call of Duty depuis longtemps et se demandent ce qu’ils feront de tout ce temps libre en novembre prochain.

Le besoin d’une refondation

Après Infinite Warfaire, Activision a semble-t-il compris que la fuite en avant futuriste a fait son temps et fini par lasser. D’autant que le reboot de la série concurrente, Battlefield 1, a prouvé qu’un retour à l’Histoire pouvait être synonyme de succès. Et puis, il reste encore des tonnes de belles histoires à raconter sur ce deuxième conflit mondial.
Tout bien pesé, sur les treize épisodes principaux que compte la saga, quatre seulement se sont déroulés sur des théâtres militaires de la WWII. Quatre épisodes qui ont ensuite cédé la place à un passage contemporain mais uchronique, avec la fracassante trilogie Modern Warfare, et à l’excellent Black Ops, qui a revisité la guerre froide avant d’aller se perdre dans un futur… futuriste. Une tendance soutenue par tous les titres suivants et assez inégaux : Ghosts en tête.

En jetant un œil aux ventes, on observe un relatif paradoxe. Bien qu’ils se soient bien plus vendus, les Call of Duty futuristes ne sont pas forcément synonymes de succès commerciaux. Les ventes s’infléchissent sévèrement à partir de Black Ops 2, remontent pour la conclusion de la sous-série avec l’épisode 3, et plongent dans les tréfonds ensuite.

Mais le plus inquiétant sans doute sur le long terme, pour Activision en tout cas, est que ces Call of futuristes ne sont pas non plus des succès critiques. Seul Advanced Warfare franchit le cap des 80% sur Metacritic (moyenne des notes sur PC, Xbox et PlayStation). Un seuil qui n’avait jamais été franchi jusqu’à Black Ops 2.

Avec trois studios chargés des développements annuels – c’est Sledgehammer qui est en charge de l’édition 2017 -, il était temps qu’Activision remette les pendules à l’heure. Ne serait-ce que pour se différencier des licences concurrentes, telles que Titanfall, qui a été créée par des anciens d’Infinity Ward (à qui on doit les premiers Call of Duty).
On ne parlera pas de Medal of Honor qui n’apparaît plus que sporadiquement sur nos écrans mais est resté bien plus longtemps fidèle à la seconde guerre mondiale que son adversaire.

En définitive, il est difficile pour l’instant de savoir ce que va nous réserver ce quatorzième CoD, si Activision va en profiter pour refonder également le gameplay, le level design et la narration. Mais ce retour à la World War Two pourrait bien nous faire revenir vers cette licence qu’on a tant pratiquée.

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Pierre FONTAINE