Call of Duty, c’est un peu comme le Beaujolais. C’est une sortie vidéoludique récurrente mais on ne sait jamais de quelle qualité sera le cru avant d’y avoir joué. Après Call of Duty (CoD) Advanced Warfare sorti l’année dernière et dirigé par le studio SledgeHammer, c’est au tour de Treyarch de poursuivre sa « branche » Black Ops (BO) loin dans le futur, quarante ans après l’épisode précédent. Entre soldat augmenté, armement de pointe et action à grande vitesse, le prochain jeu de TreyArch souhaite poursuivre le travail de reconquête du joueur, initié par Advanced Warfare.
Le mode multijoueur, c’est la vedette !
Bien que Treyarch ait tout fait pour muscler sa campagne solo cette année, Call of Duty séduit année après année pour son mode multijoueur, au point de devenir une discipline eSport. Entre sponsoring, compétitions lucratives et joueurs regroupés en équipes, adulés comme des stars, l’écosystème Call of se porte bien.
Au point d’ailleurs qu’Activision se donne la peine de créer une nouvelle division dédiée à l’eSport, dirigée par l’ancien patron d’ESPN, la chaîne de sport majeure nord-américaine. Avec Black Ops 3, qui sortira le 6 novembre prochain sur PC, Xbox One et PS4, nous nous frottons les mains parce que c’est notre « branche » préférée de l’arbre. Bienveillant, nous avons pris la direction de la courte bêta multi proposée par l’éditeur…
Comme un air de déjà-vu…
Au premier coup d’œil, les graphismes pour PC sont satisfaisants quoi qu’un peu ternes. C’est joli mais pas vraiment transcendant. Pour les connaisseurs de la licence, nous dirions volontiers que le rendu global pourrait être le mélange de Call of Duty : Ghost et de Advanced Warfare. Deux titres sortis respectivement en 2013 et 2014… En se rapprochant un peu, on se rend rapidement compte qu’ils ne sont pas assez fouillés, trop statiques et que certaines textures mériteraient un meilleur traitement.
On sent malgré tout que quelques efforts ont été consentis pour que la carte graphique de notre machine de test soit un peu mise à contribution. Espérons que la version finale du jeu la mettra à genoux… bien que nous ayons des doutes.
De plus, CoD continue à nous proposer un univers immuable insensible aux innovations que propose la concurrence. Ainsi, la destructibilité partielle ou totale de l’environnement ne fait pas partie de la mentalité Call of Duty.
…et de partiellement déjà-joué !
Un bon FPS multijoueur, surtout quand il peut se jouer en équipe, c’est avant tout une très bonne jouabilité, nerveuse et caractérisée par la précision des armes, les possibilités de déplacement et les ouvertures tactiques liées à l’environnement. Côté jouabilité, pas de souci, pas de mauvaise ou bonne surprise, on est en terrain connu.
Les mouvements des personnages sont fluides et l’action se déroule à une vitesse frénétique. En effet, le style de jeu de ce Call of Duty emprunte sans vergogne au précédent opus pour le côté soldat augmenté à l’endurance improbable.
Black Ops 3 reluque aussi du côté de Titanfall, fruit des créateurs de la licence Call of Duty passés à l’ennemi Electronic Arts, pour le mélange entre déplacements à l’horizontale et à la verticale, rendus possibles par un jetpack. De quoi se créer des opportunités tactiques importantes pour parvenir à atteindre les objectifs ou tout simplement s’imposer comme le plus grand fléau des adversaires.
Entre armes conventionnelles et superpouvoir
Pour les armes et leur comportement, rien à déclarer. On retrouve un système de visée adapté à la console, même sur PC, avec une « hit box » un peu moins tolérante que ce qui existe sur console. Néanmoins, nous nous sommes plusieurs fois retrouvés à tirer sur nos adversaires légèrement au- dessus de leur tête et avons tout de même réussi à les tuer… d’une balle en « pleine tête ». Sans doute un petit problème de latence entre le serveur et notre machine. Pour le reste, tous les voyants sont au vert on en redemande encore, même après s’être fait froidement abattre par un adversaire.
L’arsenal, quant à lui, mélange aussi bien des engins de mort « réalistes » que complètement fantaisistes et futuristes. Les pistolets, les fusils à pompes, mitrailleurs et de précision ont perpétuellement le canon qui fume. Impossible de ne pas s’adonner aux joies du tir en glissade armé d’un bon vieux pistolet mitrailleur. Ou de s’offrir le dos d’un adversaire à grand coup de couteau alors qu’on vient tout juste de lui atterrir dessus à l’aide du jetpack.
Les possibilités de jeu sont encore accrues grâce au « pouvoir spécial » propre à chaque classe. Ce dernier ne s’active qu’à condition d’avoir occis suffisamment d’adversaire et il fait des ravages, quand on l’utilise bien. Black Ops se risque à un peu de fantaisie en implantant cette capacité spéciale dans ses soldats, sorte de compétence ultime à durée limité. Outre l’habileté des joueurs à maîtriser les armes aussi diverses que variées, il faut surtout arriver à trouver le bon timing pour activer ce pouvoir. Il peut parfois vous sauver la peau, en faisant d’une bouchée de trois belligérants. Ou encore, mettre en échec une tentative d’incursion ennemie sur un point à défendre.
Un bon Call of en multi !
Avec la multiplication des types de jeux multi et le mode Zombies, il y a fort à parier que l’ensemble de la communauté CoD trouve largement son compte dans Black Ops 3. Bien plus nerveux et dynamique que les autres moutures, il semble également bien plus complet et diversifié dans son gameplay, notamment grâce aux multiples classes à incarner et à faire évoluer. Le jeu en équipe semble mis au-dessus de l’exploit personnel, ce qui n’est pas pour nous déplaire – reste à savoir si les joueurs joueront… le jeu.
Plus habitués au rythme et aux espaces de Battlefield 4, nous avons trouvé dans le multi de ce CoD une possibilité de jouer un petit quart d’heure, une heure ou même tout un après-midi sans avoir l’impression d’être défavorisé par rapport à ceux dont les journées ne sont rythmées que par le titre. La promiscuité et la surface de jeu n’empêche en rien de réaliser des embuscades ou du travail en équipe. Pour peu qu’on joue avec des coéquipiers ayant un peu de jugeote et ne fonçant pas tête baissée en première ligne.
Et, malgré les réserves exprimées plus haut, il faut bien avouer que cette bêta nous a bien accroché au point de nous donner envie de persévérer. Il va donc vous falloir prévoir quelques heures libres dans votre agenda, à côté de celles déjà prévues pour Star Wars Battlefront et le dernier Assassin’s Creed : Syndicate. Avec un pareil programme, la fin de l’année promet d’être très compliquée. Trop compliquée même.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.