Ben Laden en avait rêvé. Enron le fait. En mettant par terre les Twin Towers, le terroriste espérait, tout autant que massacrer des gens, ébranler le symbole Wall Street. Sur ce dernier point, son échec ?” piètre lot de consolation ?” a été patent. Depuis, pourtant, le temple mondial du capitalisme est saisi d’un spleen profond. En cause, la suspicion qui entache maintenant les pratiques de contrôle comptable des entreprises et le doute sournois qui s’insinue chez les investisseurs. Le capitalisme doute, prompt, comme à l’accoutumée, à tourner en dépression la moindre crise de confiance. (Mais il est vrai qu’il y a fortement à craindre que celle qui s’amène, de crise, ce n’en soit pas une “moindre”…). Pour l’instant, le président des Etats-Unis, qui court la planète pour y dessiner les frontières du Mal, n’en a pas fait une cause nationale, donc mondiale. Pourtant, ça craint vraiment dans le business world. Ses médias s’émeuvent. “Enronite”, inventent Les Echos, tandis que les pages du Financial Times virent au saumon pâle : solennellement, le journal phare des affaires en appelle à la réforme générale, à l’institution d’un code de bonne conduite. Et il s’autocritique en promettant plus de distance dans ses analyses. Comment, tout cela n’était pas complètement clean ? Et on le savait ? Et on disait rien ? Incroyable ! Hey, Junior ! Come back fissa, ya le feu à la maison !
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