Windows XP l’immortel. 12 ans et demi après son lancement, l’antédiluvien système a encore d’innombrables adeptes. Selon Net Applications, il serait toujours le deuxième système d’exploitation le plus populaire au monde, derrière son petit frère Windows 7, en réunissant 28 % des internautes ! Une longévité record dont Microsoft peut être fier, mais qui est aujourd’hui un boulet pour la firme : elle aimerait bien que ses irréductibles utilisateurs passent à autre chose, comprenez Windows 8, qui peine à décoller. A l’occasion de la fin du support -Microsoft ne mettra plus du tout à jour son OS- nous vous proposons un petit flashback dans les années 2000, à l’époque où XP était l’OS roi.
Les débuts
Lancé le 25 octobre 2001 –quelques mois seulement après le premier Mac OS X- XP part du bon pied. Il est l’héritier de Windows 2000, un OS professionnel vanté à l’époque pour sa légèreté et sa stabilité, dont XP partage le noyau (NT) et la gestion de la mémoire. XP, disponible en version grand public et professionnelle, est immédiatement salué par la critique.
La toute première publicité pour XP
Microsoft revient de loin. Son précédent OS grand public, Windows Millenium (ME) –le dernier basé sur le noyau de Windows 95- est un échec : conçu à la va-vite, il est peu robuste, instable, raté. Après ce bide retentissant, XP représente une forme de renaissance pour Redmond. Et les PCistes vont se ruer dessus.
XP est pour eux un véritable bol d’air frais. Sa nouvelle interface, riche d’icônes colorées, tranche avec le grisâtre Windows 98 / Me. Le menu Démarrer est transfiguré, affiche désormais deux panneaux, les documents récents, les applis les plus fréquemment utilisées. XP embarque aussi de nombreux nouveaux programmes et technos dont le (désormais tristement) célèbre Internet Explorer 6, qui règnera sur le web –grâce au succès d’XP- pendant presque 10 ans.
Succès immédiat, XP décliné en version tablette et Media Center
Au CES 2002, c’est un Bill Gates radieux qui délivre son keynote : « Aujourd’hui, deux mois et demi après son lancement, plus de 17 millions de personnes profitent déjà des nouvelles expériences, de la stabilité et de la sécurité qu’offre Windows XP » lance-t-il, en précisant que jamais un Windows ne s’était aussi bien vendu.
Durant la même présentation, le patron de Microsoft dévoile Freestyle, un version spécifique d’XP pour les PC de salon. Un projet qui deviendra quelques mois plus tard XP Media Center Edition et dont la première version sera lancée au début 2003.
Dans le même temps, XP va aussi servir d’OS à un grand projet de Bill Gates : le PC au format tablette. Toujours en 2002 –presque dix ans avant l’iPad !- plusieurs fabricants lancent des « Tablet PC », des ordinateurs au format ardoise animés par une version spécifique d’XP. La « Tablet PC Edition » comprend les logiciels pour autoriser la prise de notes au stylet et quelques logiciels supplémentaires, pour la saisie manuscrite de texte et la reconnaissance d’écriture. Ambitieux, Windows XP Tablet PC Edition ne rencontrera pourtant qu’un succès très confidentiel. Les machines, onéreuses, sont réservées à des applications professionnelles spécifiques.
Windows XP Service Pack 2, une réponse aux problèmes de sécurité
Qu’il était attendu, ce SP2 ! Lâché en aout 2004, il marque d’importants changements à l’OS et inaugure bon nombre de nouvelles fonctions, notamment une meilleure gestion du Wi-Fi –dont l’usage est en train d’exploser à l’époque- le support du Bluetooth…
Cette update est tellement importante que Microsoft met en pause le développement du successeur d’XP, Vista, pour que ses équipes s’y consacrent avant tout.
Le SP2 inaugure aussi un module capital : le centre de sécurité. Il comprend un tout nouveau firewall, activé par défaut, un nouvel outil pour surveiller ses mises à jour et incite l’internaute à installer un antivirus.
L’affaire est urgente, car depuis son lancement XP est la cible numéro 1 des pirates informatiques. L’OS stable et sûr vanté par Microsoft est mis à mal par les cybercriminels, qui profitent de sa popularité et exploitent ses failles en pagaille pour atteindre les internautes. L’exemple le plus flagrant : le ver Blaster, qui s’est répandu comme une traînée de poudre sur le web à l’été 2003, était capable de contaminer et de forcer le reboot d’XP quelques secondes seulement après la connexion de l’ordinateur à un câble Ethernet.
Le SP2 intègre aussi un bloqueur de pop-up à IE 6, maigre réponse de Microsoft à Firefox, lancé la même année. Internet Explorer 6 qui va vite devenir le mauvais élève de cet OS par ailleurs encensé : propriétaire, non respectueux des standards du web, peu sécurisé, il va cristalliser les critiques et ralentir l’adoption de nouvelles technologies.
Vers le verrouillage de Windows
Véritable machine à cash pour Microsoft, XP est également massivement piraté. La firme répond à ce problème par une technologie qui va mécontenter énormément ses clients : WGA, pour Windows Genuine Advantage. A son lancement en 2005, c’est un module facultatif qui offre des bonus logiciels aux utilisateurs de copies du système validées par Microsoft… Mais il va muter progressivement : WGA devient rapidement indispensable pour télécharger les mises à jour de Windows… Et deviendra ensuite un véritable système d’activation à distance du système, que l’on trouve aujourd’hui toujours sous Windows 7 et Windows 8.
Windows omnipotent, Microsoft condamné, un XP exotique à la clé
Le succès écrasant de Windows XP, qui ne laisse que des miettes à Apple et aux bureaux Linux, va évidemment attirer l’attention des autorités. En 2004, Bruxelles inflige une amende record de 497 millions d’euros à Microsoft pour abus de position dominante : la Commission européenne reprochait au géant du logiciel de profiter de son quasi-monopole sur le marché des OS pour imposer son propre lecteur multimédia, Windows Media Player, inclus dans XP. Redmond accouchera donc d’une version spécifique de son OS dénué du logiciel problématique. Windows XP N, qui restera pour le moins… confidentielle.
Vista, l’OS qui ne parvient pas à détrôner XP
Fin janvier 2007 : il serait temps de passer à autre chose. XP commence à vieillir. Il y a quelques semaines, un certain Steve Jobs vient de frapper un grand coup en dévoilant l’iPhone et son interface révolutionnaire. Les fans de Windows, eux, attendent Longhorn, désormais appelé Vista, un tout nouveau Windows truffé de nouveautés logicielles, dopé à la 3D et qui inaugure quelques innovations d’interface.
Las ! Les premières versions de Windows Vista, mal optimisées et qui réclament des machines bien plus puissantes qu’XP, peinent à convaincre. Vista est pataud, connaît des problèmes de compatibilité sur certains anciens (et nouveaux) matériels… Les entreprises rechignent à y passer, le grand public aussi. XP n’est pas mort, loin de là…
La folie Netbook, une seconde vie pour Windows XP
2008. Un an après le lancement de Vista, XP est toujours vaillant. Et pour cause : les PCistes se passionnent pour des ordinateurs d’un nouveau genre : les netbooks. Petits et pas chers (généralement moins de 300 euros), ils font office de seconde machine de choix.
En revanche, ils sont peu puissants et ne comprennent en général que 512 Mo de RAM, ce qui est largement insuffisant pour faire tourner Vista. Les fabricants de ces mini-chaines se tournent donc vers… XP ! Et alors que Microsoft prévoyait la fin de la commercialisation de son ancien OS pour juin 2008, il repousse cette échéance devant ce juteux marché qui s’ouvre à lui. Durant deux ans, ces machines se vendront comme des petits pains et Microsoft ne cessera du coup la commercialisation d’XP que deux ans plus tard, à la fin octobre 2010. Il est remplacé sur les netbooks par une version limitée de Windows 7 (Starter) mais devant l’émergence des tablettes, le marché de ces petits ordinateurs s’étiole peu à peu…
Windows 7, l’héritier
En à la fin octobre 2009, Microsoft clôt l’épisode Vista en lançant Windows 7, que la presse -01net en tête- place en digne successeur d’XP. Extrêmement rapide à installer, fiable, bien moins gourmand que Vista, Windows 7 fait immédiatement un carton. Mais malgré son succès incroyable, que Microsoft n’a pas réitéré avec Windows 8, il n’est pas parvenu à séduire les derniers irréductibles… désormais au pied du mur.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.