Le différend qui opposait Business Objects à Cognos portait sur l’emploi, par ce dernier, d’un ensemble de concepts définissant l’accès aux bases de données relationnelles en utilisant des objets sémantiques dynamiques. “Notre brevet protège la génération automatique de requêtes SQL à partir d’une demande effectuée dans un langage naturel utilisant des objets métier, sans connaissance de la structure de la base de données relationnelle ni du langage SQL”, résume Eryk Markiewick, responsable marketing produit de Business Objects France. Ce sont les fondements mêmes de la notion d’“univers” chère à l’éditeur français. Le brevet avait été déposé environ une année après la création de la société, en août 1990.
Ni le premier ni le dernier
Selon l’accord passé entre les deux concurrents, Cognos paiera 24 millions de dollars ?” 10 millions cette année et 1,75 million pendant chaque trimestre durant deux ans ?”, et il devra indiquer que ses produits incluent une licence Business Objects. Cet arrangement lui évite de peu un procès. “A l’issue de cette procédure, Cognos aurait même pu perdre le droit de commercialiser ses produits”, précise Bernard Liautaud, PDG de Business Objects. De ce point de vue, ce compromis est donc un moindre mal. En contrepartie, le Canadien aura une licence perpétuelle sur le brevet incriminé. Ce qui n’empêche pas son PDG de considérer que la patente en cause est “invalide et inapplicable”.Cognos n’est pas le premier à s’attirer les foudres du Français : Brio avait dû s’acquitter de 10 ?millions de dollars en 1999. Et il n’est pas non plus le dernier : Microstrategy est lui aussi mis en accusation. Sans que cela présage de sa culpabilité. Ces affaires posent le problème de la brevetabilité des logiciels. Si Bernard Liautaud estime que ce brevet a fait décoller le décisionnel, il ne nie pas qu’il existe peu de méthodes pour le contourner. Autant dire qu’aucun des spécialistes du requêtage n’est à l’abri d’ennuis judiciaires.
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