Pierre Bonelli a choisi de faire comme son prédécesseur, Guy de Panafieu : demander des aides et maintenir les activités. Avec brio, il vient d’obtenir de l’Etat 350 millions d’euros, sans dévoiler de nouvelle stratégie concernant le matériel ou les services. Avait-il les moyens de faire autrement ?Nommé début décembre 2001 dans des conditions difficiles, le PDG de Bull a un premier mérite : celui d’avoir accepté de mener une tâche ardue. Il tente d’abord de rassurer son monde et met en avant l’expertise de la société en matière de services liés aux infrastructures informatiques et aux applications. Sans oublier le projet de plate-forme 64 bits supportant plusieurs systèmes d’exploitation, car “notre savoir-faire sur l’Itanium 64 bits avec la technologie du 0,13 micron n’est pas donné à tout le monde”. C’est tout côté stratégie.Pierre Bonelli est bien plus disert quant aux objectifs de gestion. L’ancien président de Sema lance un plan de réduction des coûts ?” avec mille cinq cents suppressions de postes dont mille cent en France ?” et une baisse drastique des frais généraux jugés “inacceptables”?” 27 % du CA à ce jour. Il veut équilibrer la marge opérationnelle au second semestre 2002. “Je ne compte pas sur une envolée de la reprise économique. Je maintiendrai une marge brute d’au moins 25 % dans la continuité du portefeuille d’activités”.
Les résultats 2001 sont plus que médiocres
Une fois encore, l’avenir à court terme repose sur un seul financier : l’Etat français, toujours actionnaire de la firme à hauteur de 16,3 %. Les autres ?” Nec, Motorola et France Telecom ?” n’ont pas répondu. Après avoir donné 100 millions d’euros fin 2001, le gouvernement verserait un complément de 350 millions d’euros, que la Commission européenne examine depuis la semaine dernière. Donnera-t-elle son feu vert ? Si oui, le dépôt de bilan est apparemment écarté. Mais le groupe devra rembourser dans les douze mois suivant le dernier versement. En cas d’incapacité, il devra prévoir un nouveau plan de restructuration.Mais les résultats 2001 ne sont pas bons. Le chiffre d’affaires s’élève à 2,54 milliards d’euros ?” sans surprise en baisse de 8,7 % par rapport à l’exercice 2000 retraité ?”, avec une perte nette de 253 millions d’euros. La perte d’exploitation croît, elle, à 98,5 millions, contre 81,5 millions d’euros l’an dernier.Même si le groupe détient 295 millions d’euros de plus-values grâce à ses cessions d’actifs (CP8, Cara, PSI et Integris Europe) et à la vente, le 7 mars 2002, de toutes ses actions Steria Groupe, cela suffira-t-il ?Enfin, quand on interroge Pierre Bonelli sur l’avenir de son activité services, le mot Integris est tabou. “C’était une chimère. Parlez-moi de Bull Services, qui fonctionnera sur un nouveau schéma où se mêleront les activités services et serveurs.”
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