Spécialisée dans le secteur de la construction, la place de marché BuildCom présente de nombreuses spécificités qui ont fortement compliqué le développement de son infrastructure logicielle. En effet, BuildCom cible les grands comptes de la construction et a été conçue comme une place de marché pan-européenne. De plus, BuildCom mise sur de nombreux services (enchères, catalogues, appels d’offres, etc.), facilitant ainsi les échanges commerciaux entre ses clients. En outre, le secteur de la construction impose la prise en compte de demandes très spécifiques, comme la gestion des projets de construction et des bases documentaires associées.Au niveau des choix informatiques, l’objectif des fondateurs de BuildCom était de prendre position le plus rapidement possible sur le marché, tout en gardant un maximum de flexibilité. Les services proposés sont spécifiques au secteur de la construction. BuildCom a donc choisi de ne pas utiliser les logiciels d’éditeurs comme Ariba et Commerce One, et de réaliser un développement spécifique au-dessus d’une plate-forme de déploiement basée sur les standards de l’internet telle la plate-forme J2EE (Java 2 Entreprise Edition) et le langage XML (eXtensible Markup Language). L’infrastructure de la place de marché est composée du serveur Web d’Apache, du serveur d’application WebLogic Server de BEA Systems, couplé à une base de données Oracle. L’ensemble s’exécute sur des machines serveurs de Sun sous Solaris. Le choix du serveur d’application WebLogic Server a été naturel, car il disposait d’une avance importante par rapport à ses concurrents, aussi bien en termes de stabilité, de montée en charge, que pour sa simplicité de développement.De plus, les entreprises du secteur de la construction ne sont pas prêtes à jouer les pionnières avec des outils plus ou moins fiables.BuildCom avait donc besoin de disposer très rapidement d’une première version de sa place de marché. N’ayant pas d’équipe de recherche et développement en interne, la réalisation de la version 1 du logiciel a été sous-traitée auprès des consultants de BEA Systems, qui ont fait appel à l’expertise de la société Alpha CSP. La version 1 a été développée en 3 mois par une dizaine de personnes. Elle était achevée en juin 2000. Les versions suivantes ont été élaborées par l’équipe de recherche et développement de BuildCom en Israël, après un transfert de technologies par BEA Systems et Alpha CSP. La version 2 était terminée en décembre 2000 et la version 3 est annoncée pour ce mois-ci.
Adapter les promotions aux commandes
Pour le développement de l’application, tous les constituants de la J2EE ont été utilisés : les Java Server Pages, les servlets, les composants Entreprise Java Beans. De plus, la découpe en composants suit la division en services. Ainsi, trouve-t-on un composant “catalogue” qui gère l’aspect multilingue, l’association de produits figurant sous plusieurs références et la mise en équivalence de produits analogues. Les fournisseurs importent ou extraient leurs catalogues XML dans celui de la place de marché. Le composant de gestion des appels d’offres comprend trois fonctions : création d’appels d’offres qui implique les multiples corps de métiers de la construction (maçons, plombiers, électriciens, etc.) ; réponse aux appels d’offres ; négociation interactive des prix. Les acheteurs ont accès au rating de la Coface sur les fournisseurs. La gestion d’accords cadres est également prévue.
Utiliser des adaptateurs intelligents fonctionnant par apprentissage
Les composants de gestion des clients et des commandes acceptent la mise en place de promotions selon l’historique des commandes de chaque acheteur et des campagnes marketing ciblées par type de produits. Le composant de gestion de projet autorise la collaboration des acteurs impliqués dans un plan de construction. “Ce service permet à un acheteur et aux différents fournisseurs sélectionnés, d’une part, de partager le calendrier du projet, son suivi, la gestion des tâches à réaliser, d’autre part, d’échanger des documents et des plans. BuildCom héberge ainsi la base de données du projet et autorise une meilleure synchronisation entre les différents corps de métier”, indique Pierre Violo.Pour réduire les coûts des processus d’achat et de vente, BuildCom propose un service d’intégration de bout en bout de la gestion des commandes. Ainsi, cette place de marché va inscrire les commandes passées dans l’ERP du fournisseur sélectionné et des réponses dans celui de l’acheteur correspondant. BuildCom utilise pour cela une technologie d’adaptateurs intelligents fonctionnant par apprentissage, acquise auprès de la société israélienne Ibot. Les mises à niveau avec les ERP de SAP, d’Oracle, de Baan et avec les applications de gestion fonctionnant sur un AS/400 ont déjà été réalisées. BuildCom prépare aussi l’interconnexion de sa place de marché avec des places de marché complémentaires.Pour tous les services, la gestion du stockage des données en bases a été codée manuellement, et n’utilise pas la gestion automatique de la persistance des EJB entités par le serveur d’application, en raison de l’immaturité des spécifications J2EE correspondantes. Pour obtenir un fonctionnement de la place de marché 24h sur 24, 7 jours sur 7, tous les serveurs (coupe-feu, serveur web, serveur d’application et serveur de données) ont été répliqués, de même que les équipements de connexion au réseau internet. Les charges entre les serveurs sont équilibrées et le basculement sur panne est assuré automatiquement. La sécurité est garantie par le chiffrement de tous les échanges, l’authentification des utilisateurs et par l’utilisation de listes de contrôle d’accès.
L’exploitation en dimensions réelles
“Notre architecture informatique et les nombreux services proposés nous ont permis de dépasser le stade des pilotes et de réaliser de vraies transactions commerciales. La plus importante traitée à ce jour atteint 5 M? (4,5 M$). Les clients de BuildCom représentent actuellement 40 % du marché israélien de la construction et 10 % du marché espagnol. L’implantation de BuildCom en France, en Allemagne, au Portugal et au Brésil est en cours “, conclut Pierre Violo.
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