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BT prêt à rendre service

L’ex-British Telecom clôt deux ans de recentrage. Il se lance dorénavant à corps perdu dans le service aux grands comptes.

Peut-on encore qualifier l’entreprise britannique d’opérateur ? Pour le président de BT International, François Barrault, il s’agit désormais d’une ‘ société de services en
réseau ‘.
Plus clairement, la société conserve son métier d’origine d’opérateur, mais s’ouvre à d’autres activités.Ces deux dernières années, le groupe BT a entièrement revu sa stratégie en fournissant bien plus que de simples services télécoms, en se séparant notamment de son activité mobile et en se tournant vers les grands comptes de manière
sectorisée. D’ailleurs, en rachetant KPMG France voilà deux ans, l’opérateur a fait main basse sur cent cinquante consultants qui s’inscrivent totalement dans cette démarche.

Une Europe encore à conquérir

‘ Nous sommes à la fois intégrateur, SSII et société de conseil. Si un client désire un développement SAP ou a besoin que l’on dépêche un consultant chez lui, nous intervenons, explique Olivier Campenon,
directeur général de la filiale française. Reste que nous ne sommes pas crédibles à cette heure, en France, face à des sociétés de services comme EDS ou IBM. Lorsque nous cherchons à convaincre un grand compte dans l’Hexagone, nous
y allons plutôt avec ces sociétés. ‘
En revanche, outre-Manche, BT se passe plus volontiers de ces partenariats, notoriété et antériorité obligent. Mais pour s’installer confortablement en Europe continentale, BT compte quand même sur son image d’opérateur.
François Barrault se déclare ‘ en croisade afin de réguler les régulateurs ‘.En clair, il souhaite un prix d’accès aux réseaux qui ‘ ne varierait pas d’un à six en fonction des pays ‘, comme par exemple en Allemagne, où le coût d’accès au réseau reste
prohibitif. L’opérateur ne cherche pas à déployer à tous crins un réseau : ‘ Le marché a trop longtemps récompensé les opérateurs investissant dans le réseau, ce qui a conduit à des faillites colossales. Il faut
aujourd’hui récompenser les acteurs qui développent le marché en concentrant leurs efforts sur le client ‘,
martèle François Barrault.Si cette stratégie se révèle payante, les marchés télécoms et informatique verront la convergence prendre son essor, après avoir fait souvent faux bond. En effet, Colt et Deutsche Telekom n’avaient-ils pas fait machine arrière
après des incursions plutôt catastrophiques dans ce domaine ?

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Jérôme Desvouges