Les citoyens européens qui achètent des billets d’avion sur Internet sont ‘ escroqués ‘ une fois sur trois, estime la Commission européenne, qui menace compagnies aériennes et voyagistes de sanctions. Elle
était déjà montée au créneau sur ce dossier
en novembre dernier.Quinze pays de l’Union européenne et la Norvège ont participé à une enquête sur les sites Internet de ce secteur, qui sont de plus en plus fréquemment utilisés pour réserver des trajets. Les résultats ont visiblement choqué la
commissaire européenne chargée de la Protection de consommateurs, Meglena Kuneva.‘ Il est inacceptable qu’un consommateur sur trois qui souhaite réserver un billet d’avion soit escroqué, induit en erreur ou désorienté ‘, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse,
parlant de ‘ problèmes graves et persistants ‘.La moitié des sites Internet des compagnies aériennes régulières comme à bas prix ainsi que de ceux des voyagistes posent problème, a expliqué la commissaire. Tout en notant néanmoins que 50 % des problèmes ont été résolus après
intervention des autorités nationales.Meglena Kuneva a annoncé que les acteurs du secteur devaient améliorer la situation avant le 1er mai 2009, faute de quoi la Commission européenne n’hésiterait pas à adopter une législation contraignante pour mettre fin à ces
pratiques. ‘ Agissez sans tarder, ou c’est nous qui agirons. Le secteur des transports aériens devra fournir des preuves tangibles d’amélioration en assainissant ses pratiques et stratégies commerciales d’ici au 1er mai de
l’année prochaine, ou bien nous nous verrons contraints d’intervenir. ‘La Commission peut par exemple demander à un gouvernement de fermer un site à problème ; les autorités nationales qui ne se conformeraient pas à cette injonction pourront être poursuivies devant la Cour de justice de l’Union
européenne.
Ryanair et Blue One pointés du doigt
Les pratiques reprochées aux sites Internet relèvent de la publicité mensongère et de pratiques déloyales. Indications de prix trompeuses, offres promotionnelles introuvables, clauses contractuelles déloyales, comme les options
présélectionnées prévoyant par exemple une assurance contre la perte des bagages, qu’un consommateur distrait ne pensera pas forcément à annuler, contrats rédigés dans une autre langue que celle du consommateur : la panoplie est large.Les 137 sites Internet à problème représentent environ 80 compagnies, jouissant d’une grande notoriété ou moins connues. Sur les 79 sites surveillés pour des problèmes de prix trompeurs, 44 appartenaient à des compagnies
aériennes, 27 à des agences de voyage ou à des voyagistes, et 8 étaient d’un autre type, comme les sites de comparaison des prix.Les avertissements sont suivis d’effet dans 55 % des cas lorsque les autorités ont affaire à des compagnies établies sur leur propre territoire, mais ce taux tombe à 12 % quand elles doivent demander à un autre Etat de faire
respecter la loi chez lui.La grande majorité des pays a refusé de publier la liste des compagnies ou des voyagistes fautifs. Ainsi, en France, on sait seulement que douze sites sur trente et un ont été dans l’irrégularité.La Norvège et la Suède ont cependant fait preuve de transparence : elles ont toutes deux cité le leader du low cost en Europe, Ryanair, tandis que la Norvège a placé dans son collimateur la compagnie
finlandaise Blue One.En attendant une législation européenne, la Commission recommande aux consommateurs de comparer les prix, de porter plainte en cas de violation des règles et de vérifier si certaines cases ne sont pas présélectionnées.
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