“Il est peu vraisemblable que la croissance économique de l’Union européenne (UE) retrouve un niveau fort et durable tant que la productivité n’augmentera pas”, prévient Erkki Liikanen, le commissaire européen en charge des entreprises et de la société de l’information. Ses services viennent de réaliser une étude sur la compétitivité des économies et entreprises européennes.Leur principale conclusion ? Les NTIC et l’innovation jouent un rôle décisif sur la croissance et la productivité dans l’Union. La faiblesse des investissements dans ces domaines n’en est que plus préoccupante. D’autant que ce retard date d’une dizaine d’années.“Les estimations empiriques suggèrent que la contribution des TIC à la croissance économique dans l’UE durant la deuxième moitié des années 1990 s’établit autour de 0,4 et 0,5 % tandis que, aux États-Unis, les estimations vont de 0,8 à 1 %, explique le commissaire finlandais. On peut avancer que l’Union a perdu en moyenne entre 0,3 et 0,5 point de pourcentages de croissance pendant la décennie 1990 et cela en raison de la faiblesse de ses investissements en TIC.”Pour rattraper le temps perdu, le Conseil européen de Barcelone, en mars dernier, a opté pour la marche forcée, en approuvant un objectif de 3 % du PIB consacré aux dépenses de recherche et développement, avant 2010, dont les deux tiers devraient être issus du secteur privé. À titre indicatif, sur la période 1992-1999, les dépenses de TIC en Europe ont représenté 5,6 % du PIB en Europe, contre 8,1 % aux États-Unis.Parmi les secteurs en pointe en matière de productivité : l’industrie pharmaceutique, la chimie et les équipementiers informatiques, suivis du textile, de la production de papier et de la sidérurgie.” Les États membres qui ont très tôt libéralisé ou dérégulé le secteur des services ont enregistré une croissance de productivité plus rapide que les autres”, affirme Erkki Liikanen, qui défend le modèle libéral prôné par la Commission. Mais Bruxelles admet qu’il peut être ” légitime d’utiliser les aides de l’État pour remédier aux défaillances du marché, notamment en ce qui concerne la recherche-développement et l’accès au capital-risque. “ Le tout, bien entendu, étant de ne pas entraver la concurrence.Autre argument avancé par la Commission en faveur d’un renforcement des NTIC : la lutte contre le chômage. “De 1995 à 2000, 1,5 million d’emplois ont été créés dans le secteur des hautes technologies et 5,5 millions dans les métiers à haut niveau de formation”, martèle le commissaire. Il prône des “réformes inévitables dans le secteur télécoms pour réduire les coûts et élargir l’accès des consommateurs et des entreprises.”En clair, c’est en ouvrant au plus grand nombre la pratique des technologies que leur modèle économique s’imposera. Et contribuera à la prospérité de lUnion.
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