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Bruxelles a une dent contre le badge bleu de X/Twitter

Le réseau social X (anciennement Twitter) enfreint les règles du DSA, confirme la Commission européenne. Les problèmes relevés par Bruxelles pourraient coûter cher à l’entreprise, jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires.

L’enquête formelle lancée en décembre dernier par la Commission européenne sur les pratiques de X/Twitter va poser de sérieux problèmes au réseau social. D’après les conclusions préliminaires de l’exécutif européen, l’entreprise enfreint bel et bien le règlement sur les services numériques (DSA), un ensemble de dispositions pour la modération des contenus et la transparence des algorithmes.

Les comptes vérifiés « trompent les utilisateurs »

Dans le détail, Bruxelles relève trois infractions. La première concerne les comptes vérifiés, autrement dit la fameuse coche bleue payante : l’interface du système « ne correspond pas aux pratiques de l’industrie et induit les utilisateurs en erreur ». N’importe qui — y compris les bots et les escrocs — peut acheter un badge afin d’obtenir le statut vérifié. Par conséquent, les utilisateurs ne sont pas en mesure de « prendre des décisions libres et éclairées sur l’authenticité des comptes et du contenu avec lesquels ils interagissent ».

« Autrefois, les comptes vérifiés étaient synonymes de sources d’information fiables », pointe Thierry Breton. « Aujourd’hui, avec X, notre avis préliminaire est qu’ils trompent les utilisateurs et enfreignent le DSA », affirme le commissaire au marché intérieur.

Autre grief : X/Twitter ne propose pas de répertoire de publicités « consultable et fiable », ce qui est pourtant un pilier essentiel du DSA pour les plateformes en ligne. L’ersatz mis en place par le réseau social est insuffisant pour prévenir « les risques émergents engendrés par la diffusion de publicités en ligne ».

Enfin, la Commission reproche à X/Twitter de bloquer l’accès des données publiques aux chercheurs. « Le processus de X pour accorder aux chercheurs éligibles l’accès à son interface de programmation d’application (API) semble dissuader les chercheurs de mener leurs projets de recherche », déplore le régulateur.

L’entreprise a maintenant la possibilité d’exercer ses droits à la défense et pourra répondre aux conclusions de la Commission. Néanmoins, si l’avis préliminaire devait se confirmer, X pourrait faire l’objet d’une amende à hauteur de 6 % de son chiffre d’affaires annuel. « Nous imposerons des amendes et exigerons des changements significatifs », menace Thierry Breton.

Pour éviter cette grosse pénalité, le réseau social devra revoir en profondeur ses pratiques, en particulier le statut vérifié, qui est un des piliers du modèle économique d’Elon Musk.

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Source : Commission européenne