La mission de Bruno Laquet a consisté dès son arrivée à définir et à mettre en ?”uvre la politique informatique groupe. Cela s’est traduit par le regroupement des directions informatiques de divisions au sein de pôles métiers et la
création d’un poste de DSI ‘ Corporate ‘ qui recouvre toutes les fonctions transversales. L’ensemble ayant un impact au niveau mondial.Par ailleurs, il a mis en place une cellule ‘ Architecture, intégration et méthodes ‘ et une DRH groupe. Cette organisation accompagne le nouveau programme stratégique
‘ Progrès continu ‘ de l’entreprise basé sur la diffusion de standards sur le plan informatique mais aussi dans les processus métiers.Quels changements organisationnels avez-vous menés ?Il s’agissait de passer d’une informatique de division à une informatique par secteurs ou par métiers (aluminium primaire, transformation aluminium, emballage). Trois directions ont donc été créées. Chacune comprend, outre le
directeur des systèmes d’information ?” qui dépend hiérarchiquement du responsable du secteur mais est aligné fonctionnellement sur le CIO du groupe ?” une équipe d’une dizaine de ‘ Business
Analysts ‘ chargés de collecter les demandes clients et de les assister dans leur rôle de maîtrise d’ouvrage.Comment la DSI groupe va-t-elle accompagner l’évolution stratégique de l’entreprise ?La stratégie de Pechiney est orientée autour de deux thèmes majeurs : la ‘ croissance rentable ‘ (croissance interne et croissance par acquisition d’activités externes dans notre
c?”ur de métier) et le déploiement du programme ‘ Progrès continu ‘ à tous les niveaux de l’entreprise.Ceci se traduira-t-il par de nouvelles évolutions dans l’organisation ?Un changement actuellement en cours est la constitution d’équipes de Business Process Owners (garants métiers) au niveau des secteurs; ces équipes étant chargées de développer et de maintenir les processus standards qui sont
implémentés dans le système du modèle c?”ur de cible (Core Model System) du secteur.
Manager l’informatique
Le nombre d’informaticiens internes s’élève aujourd’hui à 370. Ce qui est peu pour un effectif global de 35 000 personnes. Bruno Laquet ne souhaite pas le faire croître. Par contre, il veut développer les compétences en
injectant des connaissances métier dans les DSI de secteurs et élever le niveau d’expertise technique et fonctionnelle dans les équipes de la DSI groupe. Les compétences qui font défaut sont d’abord comblées par une formation au fil de l’eau des
équipes internes. En cas de recours aux ressources externes, une phase de transfert de savoir-faire est prévue.Quelle place accordez-vous à la sous-traitance ?Notre stratégie consiste à pratiquer une politique d’outsourcing ‘ contrôlée ‘. Nous nous appuyons sur plusieurs partenaires, sélectionnés pour leur maîtrise d’un domaine particulier,
et nous conservons en interne les ressources nécessaires pour gérer au mieux nos différents contrats.Aujourd’hui, qu’elle est la proportion entre équipes internes et équipes externes ?Le rapport est d’environ 60 % de profils internes contre 40 % d’externes dans les centres de compétences. Les DSI de secteurs comptent 100 % de compétences internes. La proportion varie selon les sites, en fonction de
contraintes locales. Notre ambition n’est pas de faire croître l’effectif informatique interne dont la taille est réduite ?” 370 personnes au total pour tout le groupe ?” mais de faire monter en compétence nos équipes pour
maîtriser au mieux l’ensemble des domaines techniques et applicatifs, et de recourir à la sous-traitance pour nous permettre d’adapter nos capacités aux besoins du business.A effectifs constants, allez-vous recruter en 2003 ?Nous sommes très favorables à l’intégration au sein de la DSI du Groupe de profils métiers provenant des différentes activités, en particulier dans des positions de Business Analyst au sein des DSI de secteurs. Il s’agit de profils
à haut potentiel issus des métiers et appelés à y retourner au bout de deux ans. Pour les profils plus techniques dont nous avons besoin au sein de nos centres de compétences applicatives et techniques, le recours à des recrutements externes sera
nécessaire : une vingtaine d’experts fonctionnels SAP seniors, chefs de projets seniors et débutants à fort potentiel seront embauchés en 2003. Quinze informaticiens pour le centre de compétences SAP et cinq pour le centre de compétences
techniques. Mais notre priorité consiste à développer les compétences techniques de nos centres de production.
Une gestion des ressources humaines élargie à toute l’entreprise
Bruno Laquet a mis en place, à ses côtés, une DRH dédiée. Celle-ci contribue à donner aux 370 informaticiens internes un sentiment d’appartenance à une même entreprise. Ceci est d’autant plus important que le groupe est composé d’une
multitude de filiales. Ils peuvent désormais y évoluer, y compris vers des postes métiers.Pourquoi avoir créé une DRH informatique groupe ?L’un des problèmes majeurs d’un DSI est de savoir s’il dispose des personnes adéquates pour implémenter la stratégie définie. Choisir les bonnes personnes est finalement plus important que de choisir le bon PGI ! J’avais eu
l’expérience d’une DRH de la DSI dans mes précédentes fonctions, et c’était pour moi un véritable besoin lorsque j’ai rejoint Pechiney où une telle entité faisait défaut. La DSI groupe venait d’être créée avec des personnes issues de différentes
filiales, c’est-à-dire dotées de statuts différents et gérées par des DRH différentes.Précisément, encouragez-vous cette mobilité ?Oui, il faut que la DSI sache accueillir mais également essaimer à travers tout le groupe. Je souhaite avant tout privilégier les mouvements internes : intégrer pendant deux ans des hauts potentiels métiers à l’informatique et
les réinjecter après coup dans le business. Nous avons plusieurs exemples réussis de ce type de transfert dont celui d’un vendeur. Il a rejoint l’informatique comme directeur de notre projet e-business. En repartant vers sa direction d’origine, il a
pris du galon puisqu’il est devenu chef des ventes.Une application intranet d’e-management a été déployée en 2002. En quoi consiste ce projet destiné à l’ensemble des cadres ?Ce projet d’ERM (Employee Relationship Management) est un véritable projet de groupe soutenu par le président de Pechiney et dans lequel je me suis également impliqué fortement.
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