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Broadcom veut racheter Qualcomm pour 130 milliards de dollars

Si Qualcomm accepte la proposition, le géant issu de la fusion deviendrait le troisième fabricant de puces mondial.

Les processeurs Snapdragon seront-ils bientôt la propriété de Broadcom ? Le fabricant de puces a révélé lundi son souhait d’acquérir son rival Qualcomm pour la bagatelle de 130 milliards de dollars (environ 112 milliards d’euros).
Si le deal venait à se concrétiser, ce rachat deviendrait le plus grand de l’industrie technologique et créerait le troisième géant de l’industrie des puces, juste derrière Intel et Samsung. Broadcom battrait alors le record de Dell qui en 2015 s’était emparé d’EMC pour 67 milliards de dollars. Le géant américain offrirait 105 milliards de dollars à Qualcomm pour racheter l’entreprise ainsi que 25 milliards de dollars supplémentaires pour couvrir sa dette.

Aujourd’hui, Qualcomm est le numéro Un mondial dans les SoC pour smartphones alors que Broadcom s’est plutôt spécialisé dans les puces Wi-Fi et Bluetooth, ou plus récemment dans des puces GPS à précision record.

Qualcomm en perte de vitesse

Depuis le début d’année et le début de son duel contre Apple, le fabricant des processeurs Snapdragon connaît des mois difficiles. L’action de l’entreprise a perdu plus de 20% de sa valeur ce qui inquiète les investisseurs. Pour Broadcom, la perte de vitesse de son concurrent est une opportunité de le neutraliser et de récupérer au passage les nombreux brevets qu’il possède, brevets qui pourraient servir aux futurs produits de l’entreprise. Le savoir-faire de Qualcomm sur la 4G LTE et la future 5G pourrait énormément servir à Broadcom qui semble à la traîne sur ces sujets.
Aujourd’hui, on estime que Broadcom est le cinquième constructeur de puces mondial derrière Qualcomm qui se situerait, lui, à la troisième place. Si le deal se signait, l’entreprise réaliserait un coup de maître en absorbant plus gros qu’elle grâce aux conflits judiciaires du premier.

Bien accueillie par la bourse, la nouvelle d’un éventuel rachat par Broadcom a permis à l’action Qualcomm de prendre 15% et de resituer l’entreprise à un niveau jamais atteint depuis le début des hostilités avec Apple. Si le constructeur des Snapdragon peut se montrer réticent à l’idée de se faire racheter, il a indiqué dans un communiqué analyser l’offre et être déterminé à choisir la meilleure option pour ses actionnaires.
De son côté, l’administration Trump pourrait agir en faveur du rapprochement entre les deux entreprises, ce qui créerait un véritable monopole américain sur les puces réseau et concurrencerait le marché chinois.

Broadcom veut racheter Qualcomm, qui veut racheter NXP

Autre acteur de cette nouvelle équation : NXP, filiale néerlandaise de Philips spécialisée elle aussi dans la conception de semi-conducteurs. L’année dernière, Qualcomm annonçait avoir racheté l’entreprise pour 38 milliards de dollars afin de récupérer ses propriétés intellectuelles sur la voiture autonome. Depuis un an, l’entreprise tente par tous les moyens de finaliser ce deal mais souffre encore de problèmes législatifs l’empêchant d’enfin finaliser l’alliance.

Il y a quelques jours, Broadcom faisait savoir qu’il était prêt à également acquérir NXP en cas de réponse favorable de Qualcomm. De quoi imaginer le début  d’une révolution dans le monde des fabricants de puces.  

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Nicolas Lellouche