Bridges experts : de la photo macro aux clichés de la lune, ils savent tout faire !

L’appareil photo parfait existe-t-il ? Bien sûr que non. Mais peut-on trouver des boîtiers capables aussi bien de capturer les détails de l’écorce d’un arbre que les mers de la lune, des appareils qui soient équipés à la fois de bons capteurs, d’optiques de qualité et profitant d’une bonne puissance de zoom sans peser 5 kg ? La réponse est oui : ce sont les bridges experts.

Ne cherchez pas la catégorie sur le Web, elle n’est jamais mise en avant. Avec seulement 5 boîtiers lancés en un peu plus de 4 ans, cette niche de niche est trop souvent passée sous silence. Il faut dire que les bridges ne se vendent bien qu’en Europe – surtout en France et en Allemagne – et qu’ils sont pris en étaux entre les hybrides, les compacts experts et les bridges classiques.

A la croisée des chemins, ces boîtiers méritent pourtant d’être mis en lumière tant ils sont polyvalents. Avec leur prise en main de reflex, robuste et agréable, leurs optiques de qualité et leur « grands capteurs » 1 pouce, ils sont à même de tout faire – ou presque. Ils sont, pour beaucoup d’utilisateurs, ce qui se rapproche le plus de la définition d’« appareil photo ultime ».

Qu’est-ce qu’un bridge expert ?

Pour saisir ce qu’est un bridge expert, il faut d’abord se pencher sur La catégorie « compacts experts ». Cette dernière existe depuis une bonne dizaine d’années et qualifie des appareils de poche offrant une bonne qualité d’image (vous trouverez ici notre top 10 des compacts experts).

Le premier composant caractéristique de cette catégorie est le capteur, qui se doit d’être plus grand que ceux qui équipent les compacts/bridges classiques afin d’être plus sensible dans les basses lumières et d’offrir des images plus détaillées.

La tendance actuelle est au capteur dit « 1 pouce » dont les dimensions (13,2 mm x 8,8 mm) offrent un bon compromis entre encombrement et qualité d’image. Ce capteur doit être épaulé par un zoom qui soit à la fois de très bonne qualité optique et très lumineux (non, les deux notions ne sont pas synonymes). S’ajoute à cela un processeur performant qui offre à l’appareil des fonctionnalités avancées telles que le format de fichier RAW, les débrayages manuels, la vidéo 4K, le suivi précis du sujet, etc.

Pour aboutir au fameux « bridge expert », on intègre cette base dans un boîtier qui reprend les caractéristiques des bridges : un corps de boîtier et une prise en main typée reflex, un viseur (électronique) pour stabiliser l’appareil lors du shoot et, bien évidemment, un zoom puissant.

Entre les compacts experts souvent bornés à des zooms x3/x5 et les bridges « classiques » qui oscillent de x24 à x90, les bridges experts sont entre les deux, avec des puissances allant de x8,3 à x25.

C’est dans le domaine du zoom que les progrès ont été les plus significatifs ces 4 dernières années : le Sony RX10 Mark I, premier appareil du genre lancé fin 2013 proposait un zoom x8,3 quand le RX10 Mark IV sorti l’an dernier dispose d’un zoom x25. Un triplement de puissance qui fait la différence.

Que peut faire (et ne pas faire) un bridge expert ?

Tous les bridges experts sont à l’aise dans la photo de paysage, de nature, de voyage mais aussi la photo d’intérieur grâce à leur optiques lumineuses et à leur grand capteur. Comme le démontrent ces images prises avec deux modèles récents, le RX10 Mark III et le FZ2000, les bridges experts offrent une qualité d’image irréprochable couplée à une puissance de zoom qui permet bien des folies : ces images de la lune ont été capturées à bout de bras, sans l’aide d’aucun trépied ni mur !

Sur le plancher des vaches – c’est le cas de le dire – un bridge expert comme le RX10 Mark III de Sony, permet de capturer aussi bien un paysage en très grand angle que de réaliser les détails d’un de nos amis bovin. En grand angle comme au téléobjectif, cette photo recèle de détails et offre assez de matière pour de grands tirages ou de sérieux recadrages.

Côté ergonomie, le corps typé « reflex » des bridges experts leur confère une excellente prise en main, l’accès rapide à de nombreuses fonctions et paramètres de même qu’une grande solidité. Leur viseur électronique, généralement assez confortable, apporte stabilité et concentration lors de la prise de vue.

Quatre des six modèles sortis offrent une puissance de zoom suffisante pour la photo animalière. Le portrait est aussi possible grâce à la puissance de zoom couplée à la bonne ouverture (et bonne qualité des optiques) : à partir de 200 mm, les perspectives sont suffisamment compressées et les arrière-plans suffisamment floutés pour isoler un visage.

Limites : vitesse de changement de focale et compacité

Techniquement, les bridges experts sont limités dans les domaines de la photo d’action, leur zoom motorisé étant bien plus lent à faire varier qu’un zoom mécanique des reflex et hybrides.

L’autre grief est leur encombrement et leur poids : similaires à de petits reflex, ces boîtiers ne rentrent dans aucune poche (à part dans une veste de chasse peut-être) et pèsent entre 800g et 1100g. Ces contraintes physiques conséquentes sont à prendre en considération avant l’achat, mais il faut être clair : dans le monde des hybrides ou, pire, des reflex, un boîtier comme le RX10 Mark IV de Sony avec une optique 24-600 mm f/2.8-4 ferait 60 cm de long et pèserait 5 kg. S’ils paraissent gros face aux compacts, il faut bien réaliser que les bridges experts sont, dans leur genre, des bijoux de miniaturisation.

Duel exclusif Panasonic/Sony

Seules deux marques proposent des bridges experts : Sony et Panasonic. Nous citons Sony en premier puisqu’elle a été la première à tirer son premier RX10 fin 2013, mais le FZ1000 de Panasonic, sorti 6 mois plus tard, s’est rapidement imposé comme LA référence du marché grâce à un rapport qualité/fonctionnalités/prix épatant.

Ces deux boîtiers sont tellement bons qu’ils sont toujours au catalogue. Un catalogue, par ailleurs, limité puisqu’il ne comprend que six modèles allant de 700 € à 1800 € :

Nos trois chouchous sont les Panasonic FZ2000, le Sony RX10 Mark III et le RX10 Mark IV.

En premier prix, le FZ2000 est le boîtier phare de la famille : pour 949 euros (849 euros jusqu’au mois de juillet 2018 avec l’offre de remboursement de 100 € qui court), le modèle de Panasonic offre des performances de premier plan aussi bien en photo (rafale efficace) que vidéo. Il est tellement bon dans ce domaine que Panasonic n’hésite pas à lui donner le surnom de “petit GH4”.

Un cran au-dessus en termes de performances optiques (piqué de l’image) et puissance de zoom, on retrouve le RX10 Mark III, celui qui a assis la supériorité technique de Sony dans la catégorie. Lancé à 1800 euros, il se dégotte désormais à 1300 euros.

Encore meilleur optiquement et surtout vraiment taillé pour l’action, le RX10 Mark IV est le king de la catégorie. Outre une légèrement amélioration du traitement de surface des lentilles qui lui confère un piqué supérieur à celui de son aïeul (le RX10 Mark III), le RX10 Mark IV profite aussi d’un processeur hérité de l’Alpha A9. Un monstre de puissance qui lui offre un suivi autofocus de premier ordre enfin taillé pour le sport ou le suivi des animaux en mouvement. A cela s’ajoute une rafale démente – oui, 24 images par seconde pendant 10 secondes consécutives nous appelons ça dément – qui garanti, quand on a effectué les bons réglages, des images d’action au rendu quasi pro. Des performances d’un autre monde qui se payent au prix fort : 1900 euros !

La niche des bridges experts est peut-être réduite, mais elle a un avantage : tous les appareils sont bons et valent leur prix. Le ticket d’entrée est certes élevé, mais les tarifications nous semblent justifiées tant les services rendus – et la qualité d’image – sont là. Si vous cherchez un bon compromis entre la puissance de zoom, la qualité d’image et l’encombrement, prenez le temps de prendre en main un de ces boîtiers en magasin… vous repartirez sans doute avec !

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