Le PDG de Vivendi Universal pensait avoir fait le plus dur avec l’assemblée générale du 24 avril. Un mea-culpa sur son avidité de communication personnelle, l’ardente expression de sa vocation de gestionnaire, la liquidation éclair de Lescure and Co, et le tour semblait joué. Prestement et rondement, à la manière Messier.Les administrateurs français, que l’on disait agacés, lui témoignaient une nouvelle fois leur confiance. Les petits actionnaires amers repartaient le sourire aux lèvres et leur dividende en poche. C’était oublier les marchés financiers. Au-delà du pouvoir de nuisance de Rupert Murdoch, en bisbille avec VU, l’internationale des analystes et des grands fonds d’investissement semble bel et bien avoir engagé un bras de fer avec “le patron le plus brillant de sa génération “.Hier, les marchés lui faisaient la courte échelle. Aujourd’hui, ils manifestent leur défiance. Et, dès lors, ce sont tous les efforts du patron planétaire qui tombent à plat. Les résultats du premier trimestre ne seraient dus qu’au passage aux normes comptables américaines ? L’action cède du terrain à Wall-Street.Le groupe prévoit de racheter ses propres titres à un prix élevé, symbole d’une certaine sérénité ? La Bourse calcule les risques d’un tel engagement. Messier envisagerait courageusement de réaliser ses pertes dans internet en cédant Vizzavi ? Les analystes en déduisent qu’il n’a plus de stratégie et la presse anglo-saxonne rapporte la démotivation des cadres américains.La saga Messier se poursuit, toujours aussi haletante, mais sous une autre forme. Le premier épisode pouvait s’appeler “J2M à la conquête de la Générale “. Le deuxième “J6M à l’assaut du monde “.Le troisième, qui ne fait que commencer, pourrait se nommer “J3M, ou Jean-Marie Messier contre les marchés “. Et se terminer par le départ du héros. Le capitalisme français, mis à lheure des marchés et de la mondialisation par le président de VU, aura alors achevé sa mue.
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