Passe dans quatre start-up différentes, affiche fièrement le vice-capitanat de l’équipe de maths de son lycée ainsi que ses talents en jonglage et en origami : Bram Cohen dispose d’un curriculum de parfait
geek. Mais l’homme est aussi une ‘ pointure ‘ dans le milieu du peer-to-peer, organisateur de la CodeCon, rassemblement de bidouilleurs de code extrêmement pointus, et à l’origine
de MojoNation, un projet d’échange de fichiers qui avait beaucoup fait parler. Pas un hasard donc si son BitTorrent est devenu la référence du moment dans le peer-to-peer.01net. : D’où vient BitTorrent ?
Bram Cohen : J’ai travaillé sur plusieurs projets de technologies réseaux, accumulant ainsi de l’expérience. Quand la dernière société qui m’employait a fermé, j’ai décidé de me concentrer sur BitTorrent, qui m’occupe à
plein temps.Vous en vivez ?
Oui. Il est possible de faire des donations sur le site, ce sont elles qui constituent ma principale source de revenus. J’ai même les moyens de payer de temps en temps certaines personnes travaillant sur le projet. Mais au final, je décide
seul de la technologie BitTorrent.Votre système est aujourd’hui un des plus populaires dans le monde du peer-to-peer, en particulier pour l’échange illégal de fichiers. Faites-vous l’objet de plaintes d’éditeurs de musique ou de
films ?
Pour l’instant, je n’ai été contacté qu’une fois par une société parlant de procès, mais elle n’est pas allée plus loin. En fait, je suis même surpris que Suprnova et les autres sites servant à diffuser des contenus pirates aient mis
autant de temps à être abattus. Mais je ne les regrette pas.Comment expliquez-vous ne jamais avoir été inquiété pour le piratage qui se produit via BitTorrent ?
Parce que l’architecture du système est extrêmement simple, elle n’est pas difficile à comprendre. Les éditeurs n’ont donc aucun mal à saisir que je ne suis pas à la source des fichiers piratés, qu’il suffit de viser les possesseurs de
serveurs.En inscrivant les
adresses IP des serveurs hébergeant les contenus dans les fichiers .torrent, votre système rend difficile tout anonymat. Etait-ce un moyen de ne pas inciter les pirates à
l’utiliser ?
Non, rien à voir. Je l’ai fait pour de simples raisons d’ingénierie logicielle. C’est juste un moyen pratique de retrouver un fichier.De plus en plus de sociétés utilisent BitTorrent à des fins légitimes, pour leurs propres créations. Font-elles appel à vos services ?
Je suis rarement contacté. En général, les gens décident d’eux-mêmes de faire du BitTorrent. Le système est particulièrement populaire auprès des créateurs d’animations et des éditeurs de jeux vidéo [comme Blizzard
et Funcom, NDLR] qui l’utilisent pour distribuer des versions démos ou bêtas.
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