Présent sur le marché de l’ADSL depuis un peu plus d’un an, Bouygues Telecom n’a jamais caché son intention de se lancer rapidement dans le très-haut-débit. Il a conclu un partenariat avec Numéricable pour proposer, dès l’été 2010, son offre de fibre optique.
L’opérateur ne compte pas s’arrêter là : son PDG, Martin Bouygues, a annoncé, lors de la publication des résultats, vouloir développer son propre réseau de fibre. Quelques dizaines de millions d’euros vont être investis dans la création d’un réseau FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) dans les zones denses comme Paris. Mais le cadre réglementaire de ce déploiement mis en place par l’Arcep ne convient pas à Bouygues.
L’autorité a retenu, au début de l’année, le principe de la mutualisation dans les zones denses. Il doit permettre aux opérateurs de proposer leurs services dans tous les logements, même s’ils n’ont pas fibré un immeuble. Ils pourront se raccorder au réseau d’un opérateur tiers, pour amener leur propre fibre chez l’abonné, à condition de partager les coûts de déploiement.
Les nouveaux entrants défavorisés
Cette solution n’a pas l’assentiment de Martin Bouygues, qui s’apprête à porter l’affaire devant le Conseil d’Etat.
Le PDG estime à cinq milliards d’euros le déploiement de plusieurs fibres par logement, un investissement « techniquement, totalement inutile, car d’ores et déjà, nous ne savons pas comment saturer une seule fibre optique », a-t-il déclaré dans des propos recueillis par l’AFP.
Ce choix favoriserait l’opérateur dominant, Orange, qui grâce à sa base de clients importante dans le fixe, pourrait rapidement amortir les investissements. Selon la même source, Martin Bouygues s’est interrogé : « Comment les nouveaux entrants comme nous dans le fixe pourront-ils rivaliser avec ceux qui sont là depuis plus longtemps ? » Pour conclure que cette mutualisation conduit à une véritable distorsion de la concurrence. L’opérateur a déclaré travailler avec l’Arcep pour faire valoir ses arguments.
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