L’entente cordiale supposée entre les trois opérateurs sur les tarifs des SMS semble révolue. Bouygues Telecom vient de déposer une demande d’arbitrage auprès de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des
postes, ex-ART) contre SFR et Orange. Le différend porte sur les prix de gros des SMS, fixés librement par les opérateurs, et que Bouygues telecom estime trop élevés.‘ Un SMS est produit à partir de deux prestations de gros : un départ d’appel SMS sur un réseau mobile et une terminaison d’appel SMS sur le même réseau ou sur un réseau
tiers ‘, explicite le site de l’Arcep.Bouygues Telecom juge aujourd’hui que les prix pratiqués sur les échanges de messages entre les réseaux des opérateurs sont trop élevés. D’après Les Echos, sur la dizaine de centimes d’euro qu’il facture par SMS à
son abonné, Bouygues en reverserait près des deux tiers à Orange ou à SFR, si le destinataire du message est un client de ces deux opérateurs.Dans sa demande d’arbitrage, Bouygues Telecom souhaite, en raison de son plus faible nombre d’abonnés, que ses concurrents augmentent leurs reversements et veut, dans le même temps, leur reverser moins d’argent. Selon le dernier tableau
de bord publié par l’Arcep, l’opérateur comptait (en métropole) en juin 7,5 millions d’abonnés contre 20,6 millions pour Orange et 15,6 millions pour SFR.La filiale télécom du géant du BTP estime ainsi qu’elle subit des coûts supérieurs à ceux de ses concurrents et aimerait que l’Arcep se saisisse du dossier, ce qu’elle ne fait pas actuellement.
Les associations de consommateurs apprécient
Interrogés sur cette demande d’arbitrage, ni SFR, ni Orange, ni Bouygues n’ont voulu apporter de commentaires. Toutefois, la nouvelle réjouit les associations de consommateurs.‘ C’est une excellente chose. Nous espérons que la baisse des tarifs de gros se répercutera sur les prix de détail des SMS. On peut se demander pourquoi la demande d’arbitrage de Bouygues Telecom n’intervient que
maintenant
et pas cinq ans plus tôt ‘, note Jean-François Poitut, chargé de mission pour les nouvelles technologies auprès de l’UFC-Que-Choisir.En novembre 2003, l’association avait déposé une saisine auprès du Conseil de la concurrence à l’encontre des trois opérateurs. L’UFC les soupçonnait d’entente tacite sur les prix des SMS, dont elle estimait le coût réel à
2 centimes d’euros, alors qu’ils les facturaient à leurs clients près de 15 centimes d’euros.‘ Nous attendons. Le dossier est toujours en cours d’instruction. Depuis, les opérateurs ont modifié leurs offres sur les SMS. Il est difficile de savoir si les tarifs au détail à lunité ont réellement baissé.
Nous allons profiter de ce timing pour lancer une nouvelle étude sur le sujet ‘, ajoute Jean-François Poitut.
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