Selon Bouygues Telecom, le GPRS pourrait devenir un concurrent sérieux des lignes téléphoniques pour l’accès internet. Au lieu d’un modem filaire classique, une console GPRS se charge de connecter l’ordinateur à internet via le réseau mobile de l’opérateur en laissant la ligne téléphonique libre. Le réseau GPRS est conçu pour que la connexion soit permanente avec des débits théoriques allant jusqu’à 170 Kbit/s, contrairement à son ancêtre le GSM, qui limitait le débit à 14,4 Kbit/s. Ainsi, Bouygues Telecom offre une connexion internet illimitée, en principe équivalente à une connexion RTC, pour un prix mensuel fixé, pour les tests, à 91 francs. Un tarif record, alors que dans le monde de l’accès internet filaire, AOL n’assume plus les pertes financières de son forfait illimité à 99 francs mensuels (aujourd’hui abandonné). Mais comme cette offre est expérimentale, les services commerciaux ne se sont pas penchés sur la question et le prix est fantaisiste.
Un service réservé à certains abonnés ?
Bouygues Telecom teste ce nouveau service depuis le 1er novembre et jusqu’au 31 janvier 2002 chez environ trois cents Franciliens. “Nous vérifions la solidité du réseau avec des testeurs réunis dans la même zone, explique-t-on chez l’opérateur. Tout a l’air de bien se passer.” Pas étonnant, avec si peu de personnes sur une infrastructure prévue pour supporter, dans quelques années, la totalité des communications des abonnés. Mais l’opérateur ne s’imagine sans doute pas offrir ce service à toute la population française. En 1999, déjà, il avait lancé le service Passio. Censé remplacer le téléphone fixe, un boîtier venait se coller au combiné téléphonique. La totalité des communications empruntait alors le réseau GSM de l’opérateur. Testé jusqu’en janvier 2000 sur trois mille personnes, puis commercialisé, le service ne compte que six mille neuf cents clients. Son prix est élevé : abonnement à 234 francs par mois pour des communications à 19 centimes la minute. Seuls quelques abonnés peuvent s’y intéresser, les communications vers une flotte de cinq téléphones mobiles étant gratuites pendant dix heures. “Nous ne voulons pas pousser ce service, nous voulons juste l’utiliser pour fidéliser nos clients”, confirme Sabine Réveillon, responsable marketing de l’offre Passio. Même si l’idée semble bonne, l’accès internet risque de connaître le même chemin.
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