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Bouygues Telecom pourrait lancer ses offres 4G dès le 1er octobre

L’opérateur se dit capable à déployer rapidement la 4G sur une partie significative du territoire. Il pourrait prendre ainsi une avance stratégique sur ses concurrents, qui ont donc intérêt à mettre les bouchées doubles.

 SFR et Orange doivent avoir la rage. Un jour après avoir reçu l’autorisation de l’Arcep à déployer la 4G sur les fréquences 2G, Bouygues Telecom sort du bois et donne sa feuille de route commerciale. L’opérateur a un mois pour entériner l’autorisation du régulateur, et si c’est le cas – ce qui est fortement probable vu le tweet ci-dessous du DG Olivier Roussat – alors pas question de perdre une seule journée. « Nous serions en mesure de proposer à nos clients la 4G sur une partie significative du territoire au 1er octobre », explique Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom. Soit exactement à partir du moment où démarre l’autorisation.

Etonnant ? Pas vraiment. « On avait anticipé cette décision et on travaille depuis plusieurs mois à la 4G sur la bande 1.800 MHz », a souligné Didier Casas. Pour l’analyste Stéphane Dubreuil du cabinet Sia Conseil, « à partir du moment où l’opérateur déploie dans les grandes villes, où il y a des concentrations de population, il peut atteindre assez rapidement 40 à 50% de couverture, c’est une question de mois ».

En agissant ainsi, l’opérateur pourrait gagner une avance stratégique précieuse sur ses concurrents. Car, selon le Monde.fr, les bandes 1800 MHz d’Orange et de SFR sont encore saturées par le trafic des abonnés GSM. Ils sont donc obligés de continuer leur déploiement 4G sur les bandes 800 MHz et 2 600 MHz. Mais les progrès sont lents, car il faut installer des nouvelles antennes, trouver de nouveaux points hauts, négocier avec les propriétaires, etc. Sur la bande 800 MHz s’est ajouté, en plus, un problème d’interférence avec la TNT (*), ce qui a gelé le déploiement jusqu’à présent. Résultat : seuls quelques petits îlots 4G ont émergé à ce jour : Paris-Opéra, Paris-Défense, Lyon, Marseille…

Miser sur les 800 MHz

Pour ne pas louper le coche face à Bouygues, Orange et SFR vont devoir mettre les bouchées doubles sur la bande de fréquence 800 MHz, qui permet de mailler plus rapidement le territoire. « Les problèmes d’interférence sont en train d’être résolus. 2013 va être l’année du développement massif et rapide du 800 MHz, promet Stéphane Richard, PDG d’Orange, à l’occasion d’un récent entretien vidéo (à la 20ème minute) avant d’ajouter : « L’objectif que nous nous sommes fixés, c’est d’atteindre 30 % de couverture d’ici à la fin de l’année, mais j’espère qu’on sera nettement au-dessus. » Un objectif qui ne sera peut-être pas suffisant, si le pronostic du consultant Stéphane Dubreuil se révèle exact (40-50 % de couverture 4G pour Bouygues dans quelques mois).

Mais cet avantage va coûter cher à Bouygues Télécom (ou plutôt à sa maison mère). L’opérateur devra débourser quelques 60 millions d’euros de redevances par an, « un montant extrêmement élevé », a convenu M. Casas, qui réfute  du coup l’argument de l’avantage concurrentiel : « si c’est un cadeau, alors on a rarement vu un cadeau qui coûte aussi cher à celui qui le reçoit ». Tout dépend ce qu’il rapporte…  

(*) Mise à jour le 18 mars 2013. Contrairement à ce que nous avions écrit, la bande 800 MHz n’a pas un problème d’interférence avec les radars de l’aviation civile, mais avec la TNT.

 

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Gilbert Kallenborn, avec AFP