Conserver son numéro de mobile en changeant d’opérateur. Un souhait des consommateurs mais un sujet qui fâche pour les opérateurs. Parce que la portabilité du numéro est associée au départ de certains abonnés vers un concurrent.Et parce que les opérateurs sont amenés à se facturer entre eux le coût de l’opération (impact sur le système de facturation, émission de bons de portage). L’ART a fixé ce coût à 15,2 euros, au bénéfice de l’opérateur
‘ délesté ‘ d’un abonné. A l’opérateur bénéficiaire, ensuite, de le facturer à son nouveau client. Ou pas.C’est ce dernier choix qu’a fait Bouygues Telecom, avant la date d’entrée en vigueur de la portabilité fixée au 30 juin par l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) : pour le consommateur, conserver son numéro de
mobile en passant de SFR ou Orange à Bouygues Telecom sera gratuit.
Une offre provisoire
L’opérateur a décidé de ne pas reporter sur le client ce qu’il devra reverser au concurrent dont il récupère un abonné. Ceci ‘ dans un premier temps ‘, précise-t-on cependant chez Bouygues
Telecom.Ce choix a un intérêt stratégique évident : essayer de regagner du terrain sur Orange et SFR qui détiennent à eux deux près de 75 % du marché. L’inconnue restant la réaction desdits concurrents. D’ailleurs, en n’annonçant pas
d’emblée une gratuité définitive, Bouygues Telecom se ménage une porte de sortie, au cas où sa décision s’avérerait trop lourde à porter financièrement.En face, pas d’affolement. SFR ne fait, pour l’heure, aucun commentaire sur l’annonce de Bouygues. La filiale mobile de Cegetel ne donne pas non plus la date à laquelle elle annoncera ses conditions. Chez Orange, on reste apparemment
confiant, même si cette annonce précipitée fait grincer des dents.Orange ne compte pas changer ses plans : son prix final concernant la portabilité sera communiqué le 30 juin, et elle ne va pas revoir ses offres à la dernière minute. ‘ Bouygues Telecom est assez
agressif, reconnaît-on chez Orange. Ils font plein d’annonces en ce moment, l’iMode à 60 euros, leur réseau étendu… C’est normal : c’est le plus petit qui dégaine le premier ‘.Mais la filiale mobile de France Télécom ne craint pas pour ses parts de marché. Selon elle, dans les autres pays européens où la portabilité est déjà à l’?”uvre, les mouvements d’abonnés se sont montés à 3 ou 4 % de
l’ensemble du marché. Ce ne sont donc pas 3 ou 4 % en plus ou en moins pour l’un ou lautre des opérateurs.
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