La 5G en France, c’est parti ! Ou presque. Bouygues Telecom présentait ce 3 juillet à la presse la première installation 5G en conditions réelles en France. Pour cela, la société a choisi la ville de Bordeaux où pour l’instant deux sites sont équipés. Le premier se trouve à proximité du CAPC (le musée d’art contemporain de la ville), le second à une dizaine de kilomètres de là, à Mérignac, au centre de relation client de Bouygues Telecom.
A cette occasion, l’opérateur exposait quelques démonstrations réalisées entre les deux sites. Il était par exemple possible de conduire à distance une petite voiture pour montrer à quel point le temps de latence très faible de la 5G permet d’être réactif. Une autre montrait comment on pouvait assister un technicien réseau portant des lunettes HoloLens de Microsoft. Devant une baie de serveur, un opérateur peut lui envoyer plans et modes d’emploi du système pour l’aider à remplacer une pièce en panne.
Dix flux vidéo 4K sur la même connexion
Une troisième installation en mettait plein les yeux en matière de débit. Dix téléviseurs affichaient en même temps dix angles de vue différents provenant de dix caméras disposées tout autour du toit d’une camionnette déambulant dans le parc du centre de relation client de Mérignac. Selon Jean-Paul Arzel, directeur du réseau de Bouygues Telecom, cela représentait « un débit d’upload d’environ 250 Mbit/s depuis ce seul véhicule ».
Située à quelques centaines de mètres du CAPC, l’antenne-relais 5G de Huawei était quant à elle captée sur place grâce à un routeur encore très encombrant d’environ un mètre cube. « Voilà à quoi ressemble aujourd’hui les smartphones 5G », plaisante à moitié Jean-Paul Arzel.
Plus de 2 Gbit/s pour cette première expérimentation
On comprend mieux pourquoi les premiers appareils réellement portables ne seront pas présentés par les opérateurs avant le second semestre 2019. En attendant, cette installation permet d’atteindre jusqu’à 2,3 Gbit/s de débit descendant.
Cette expérimentation est réalisée pour l’instant dans la bande des 3,5 GHz, sur une largeur spectrale de 100 MHz, comme l’a autorisé l’Arcep à titre d’expérimentation. C’est la norme définie en décembre 2017, dite « non-standalone » qui est utilisée ici. En clair, le coeur de réseau reste encore de type 4G, les performances en matière de débit et de temps de latence sont améliorées, mais sont encore loin d’être celle de la 5G définitive (dite « standalone ») dont la norme a enfin été validée le mois dernier. « Les équipementiers ne seront pas capables de nous fournir du matériel avant 18 à 24 mois », justifie Jean-Paul Arzel.
Les premières offres commerciales pas avant 2020
C’est l’une des raisons pour lesquelles l’expérimentation continuera jusqu’à la fin 2019, voire le courant de l’année 2020. « C’est à ce moment-là que les fréquences seront attribuées aux opérateurs, explique le PDG de Bouygues Telecom Olivier Roussat. Les premières offres commerciales pourront donc être une réalité en 2020 ». Le grand patron de l’opérateur estime même que « 40 % des Français seront équipés en 5G en 2025 ».
En attendant, une dizaine de sites devraient être déployés sur la métropole bordelaise, ce qui en ferait l’une des premières à être équipées en France. A partir du premier trimestre 2019, Lyon sera elle aussi une ville pilote pour la 5G de Bouygues Telecom. C’est surtout l’opérateur et quelques entreprises qui pourront expérimenter les très hauts débits et les faibles latences de la 5G. Même si Jean-Paul Arzel n’exclut « pourquoi pas la proposer à des particuliers ». Ils pourraient alors utiliser dans un premier temps un routeur 5G de Huawei qui n’attend plus que le déploiement d’antennes-relais pour fonctionner.
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