L’offre de Patrick Drahi n’a pas séduit Martin Bouygues et le conseil d’administration de son groupe. Ce dernier a refusé la cession de sa filiale téléphonie à SFR pour plus de 10 milliards d’euros.
«Le conseil d’administration a décidé à l’unanimité, après un examen approfondi, de ne pas donner suite à l’offre non sollicitée du groupe Altice», a précisé le communiqué, ajoutant que «l’offre représente un risque d’exécution important qu’il ne revient pas à Bouygues d’assumer, en particulier en matière de droit à la concurrence».
Les dirigeants du groupe industriel considèrent par ailleurs que «Bouygues Telecom est particulièrement bien placé pour bénéficier» d’une nouvelle période «portée par le développement exponentiel des usages numériques».
L’opérateur «dispose d’un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son portefeuille de fréquences et son réseau 4G reconnu comme l’un des meilleurs du marché. (…) Enfin, l’accélération de la transformation de l’entreprise conduit à une structure de coût de plus en plus compétitive», assure Bouygues dans son communiqué.
Le groupe précise par ailleurs que le «conseil a apporté une grande attention aux conséquences de la consolidation du marché sur l’emploi ainsi qu’aux risques sociaux nécessairement liés à une telle opération».
L’offre, si elle avait été acceptée, aurait de nouveau chamboulé le paysage des télécoms français et surtout celui de la téléphonie mobile. Le secteur avait été secoué en janvier 2012 en passant de trois à quatre opérateurs avec l’arrivée de Free, qui avait lancé une féroce guerre des prix et rebattu les cartes en termes de parts de marché.
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