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Bouygues Telecom décroche le feu vert pour acheter La Poste Telecom, mais SFR sera l’arbitre final

Bouygues Telecom fait un pas de plus vers l’acquisition de La Poste Telecom : l’opérateur a décroché le feu vert de l’Autorité de la concurrence. Mais SFR, qui détient 49 % de La Poste Mobile, peut encore faire capoter toute l’opération.

Entré en négociations exclusives pour acheter La Poste Telecom en février dernier, Bouygues Telecom est en passe de réussir son coup… du moins si SFR l’autorise. L’Autorité de la concurrence, notifiée de l’opération le 12 juillet, a autorisé la transaction « sans conditions ».

Lire Bouygues Telecom en négociations exclusives pour racheter La Poste Telecom

Le régulateur a considéré que l’acquisition n’était pas de nature à porter atteinte à la concurrence. « La structure de la concurrence » ne changera pas après l’opération, « en raison des parts de marché limitées de La Poste Telecom » et de la concurrence exercée par Orange, SFR et Free Mobile.

L’Autorité a bien relevé l’atout important que constitue la distribution des offres de La Poste Telecom dans le réseau de La Poste, qui se poursuivra après l’achat. Néanmoins, l’importance de ce réseau doit être « relativisée » : les ventes en ligne et par télévente sont en effet bien plus importantes, elles représentent les deux tiers des ventes dans le secteur de la téléphonie mobile.

Par ailleurs, Bouygues Telecom ne devrait pas être en mesure de refuser l’accès ou de dégrader les conditions d’accès sur le marché de gros aux opérateurs virtuels (MVNO) une fois La Poste Telecom en poche. Bouygues « loue » ses réseaux à d’autres MVNO, une catégorie d’opérateurs dont La Poste Telecom fait partie : il existe en effet des obligations réglementaires, ainsi que l’absence d’incitation à faire de tels coups fourrés et in fine la concurrence des autres opérateurs.

SFR en embuscade

Ce feu vert de l’Autorité de la concurrence est donc une victoire importante pour l’opérateur, mais elle n’est pas décisive. Pour emporter définitivement le morceau, Bouygues Telecom va devoir accorder ses violons avec SFR, qui possède 49 % des parts de La Poste Telecom (La Poste possède les 51 % restants).

L’opérateur au carré rouge doit fournir son réseau au MVNO jusqu’à la fin 2026 ; il dispose aussi d’un droit de préemption pour acquérir les parts de son partenaire de La Poste. Mais SFR a-t-il réellement l’argent nécessaire ? Prendre le contrôle à 100 % de La Poste Telecom coûtera 950 millions d’euros à Bouygues Telecom. Or, Altice France, la maison-mère de SFR, cherche à céder des actifs pour alléger sa dette.

Lire SFR, l’opérateur au carré rouge est dans le rouge

Plus embêtant, il existe des « divergences » entre SFR et La Poste concernant les modalités de réalisation de l’opération.

Si tous les acteurs parviennent à s’entendre, Bouygues gagnera une entreprise qui réalise environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel (et 22 millions de bénéfice en 2023), ainsi que 2,3 millions de clients. La Poste Telecom emploie 400 personnes. Bouygues Telecom espère boucler le dossier d’ici la fin de l’année.

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Source : AFP


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