Entre l’attribution au plus offrant et le concours sur dossier, le c?”ur du gouvernement français balance encore. Mais la mise aux enchères des licences UMTS?” les réseaux mobiles de troisième génération ?” suscite un véritable tollé. Et tous les acteurs ont pris part au débat, de l’Autorité de régulation des télécoms (ART) aux opérateurs, en passant par certains parlementaires.A la lumière de ses récentes déclarations, il est toutefois peu probable que le Premier ministre tranche en faveur d’enchères à la britannique. Seule certitude, Laurent Fabius a annoncé qu’une partie des recettes que l’Etat devrait tirer de l’opération irait aux retraites. Mais les opérateurs actuels de GSM ont profité de la polémique pour exercer une pression, bienvenue sur la sphère politique. Hormis France Télécom, qui a annoncé qu’il serait candidat à une licence UMTS quoi qu’il arrive, ses deux concurrents mobiles ont rappelé qu’il était vital pour eux d’en obtenir une. Ce que les enchères sont loin de leur assurer.
En première ligne, Martin Bouygues s’est fendu d’une dissertation en une du Monde. Pour le PDG de Bouygues Télécom, les opérateurs GSM britanniques étaient contraints de participer aux enchères, “sauf à choisir leur mort “.
Philippe Germond, DG de Cegetel (SFR), s’est fait tout autant alarmiste : “Un opérateur GSM ne peut pas se permettre d’être absent de l’UMTS, au risque d’être dépositionné par le marché en
quelques années.” Etant donné les montants atteints outre-Manche?” quelque 250 milliards de francs ?”, Bouygues et SFR savent qu’ils risquent de ne pas pouvoir se battre contre de grands groupes étrangers.A l’inverse, le concours de beauté les met en bonne position. Il leur fallait donc tirer la sonnette d’alarme pour promouvoir ce processus. Ils sont d’ailleurs soutenus par Jean-Michel Hubert, président de l’ ART. Selon lui, “il y a d’évidence une forte continuité entre les deuxième et troisième générations de mobiles”. Une façon d’affirmer que les opérateurs de GSM sont condamnés sans l’UMTS.
Indispensable ou pas ?
Mais l’UMTS sera-t-il à ce point indispensable ? Le c?”ur du problème est de savoir si un nouveau modèle va effectivement se mettre en place, avec, par exemple, des abonnés qui se servent de leur téléphone pour de la visioconférence ou d’autres applications sophistiquées. Dans ce cas, seul l’UMTS et ses débits pointant jusqu’à 2 Mbit/s sera adapté. Et les opérateurs GSM ne pourront pas être absents de cette technologie, sous peine d’être rayés de la carte.A l’inverse, si l’usage des données sur le mobile demeure limité, le GPRS (de 56 à 114 kbit/s) ou Edge (jusqu’à 384 kbit/s) ?” évolutions du GSM qui ne nécessitent pas de nouvelles licences ?” pourraient suffire. Et mettre en place cette “” génération 2,5 ” ne nécessitera pas d’investissements massifs, puisqu’il ne s’agit que d’une mise à niveau du réseau. Selon Philippe Germond, “le GPRS coûtera aux opérateurs de 300 à 400 millions de francs. L’UMTS, lui, coûtera quelque 30 milliards de francs en couverture “.
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