La boucle locale radio (BLR) fournit une alternative aux opérateurs souhaitant atteindre le client final sans installer leurs propres câbles ou utiliser ceux de France Télécom (dégroupage et DSL). La technologie de transmission hertzienne utilisée, le LMDS (Local Multipoint Distribution Service) atteint un débit de 8 Mbit/s par client (il est cependant probable que la majorité des clients souscrive un service de 256 Kbit/s à 2 Mbit/s) en utilisant la bande de fréquence des 26 GHz.Cette technologie permet l’allocation dynamique de fréquences. Les opérateurs peuvent donc proposer des débits garantis tout en autorisant des pics à un débit supérieur, comme le permet le relais de trames (“burst”). Une station de base atteint des clients dans un rayon de 3 à 4 km (même ordre de grandeur que le DSL). On arrive à 10 à 15 km avec une technologie cousine utilisant la bande de fréquence des 3,5 GHz et fournissant des débits inférieurs ?” donc mieux adaptée au marché grand public ?”, que seuls peuvent mettre en ?”uvre les opérateurs disposant d’une licence nationale. Contrainte de la boucle locale radio : elle nécessite une ligne de vue directe, c’est-à-dire sans obstacles importants, tels que colline ou végétation, entre la station de base et le client. Ce n’est pas le cas pour d’autres technologies radio, comme le GSM.
Déploiement des antennes dans un climat financier exécrable
La mise en place de la boucle locale radio a démarré en France au début de 2001. Les premiers opérateurs à se lancer ont été Firstmark et Belgacom au mois de janvier. Ont suivi Altitude Télécom, BLR Services et Broadnet. Début juillet, quelques-uns manquaient encore à l’appel : Squadran (ex-Fortel), homologue national de Firstmark, à peine sorti de sa recomposition capitalistique, Landtel, titulaire de onze licences régionales, et les opérateurs d’outre-mer XTS Networks et Media Overseas. Les grandes agglomérations françaises ont été les premières bénéficiaires de la BLR, les opérateurs ciblant d’abord les zones jugées les plus rentables. Les unités urbaines plus petites devront plutôt attendre 2003-2004. D’autant que le déploiement des antennes risque de s’effectuer dans un climat financier exécrable. La frilosité des investisseurs a déjà fait mettre un genou à terre aux pionniers américains de la boucle radio, comme Teligent ou Winstar, qui viennent de se placer sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.Côté services, les opérateurs ont d’abord mis l’accent sur la connectivité, de l’accès à internet aux liaisons louées en passant par l’interconnexion de réseaux locaux. Firstmark affirme avoir “un positionnement de prix inférieur de 30% par rapport au marché“. C’est aussi l’ordre de grandeur des économies anticipées par l’Office public d’aménagement et de construction de la Seine-Maritime, client d’Altitude Télécom. Les portefeuilles de services devraient s’enrichir bientôt de réseaux privés virtuels (VPN) IP, de voix sur IP, de visioconférence et de streaming vidéo, ou encore de location d’applications. Et les offres devraient se multiplier, puisque quasiment tous les opérateurs de boucle locale radio envisagent de faire de la revente.
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