Passer au contenu

Boucle locale radio: Firtsmark, attendu; Fortel, la surprise

Les deux vainqueurs des licences nationales sont de nouveaux venus, aux parcours et aux objectifs très différents. Le premier cible les entreprises, le second les particuliers.

Firtsmark et Fortel. Ces deux marques qui ne parlent encore à personne vont devenir familières à beaucoup. En leur attribuant des licences nationales de boucle locale radio, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) a fait de ces deux sociétés inconnues des opérateurs télécoms avec qui il faudra désormais compter.Donné pour l’un des favoris, Firstmark arrive premier avec une note de 79 sur 100 selon les critères de l’ART dans son processus de décision. Le vainqueur a sans doute séduit le jury grâce à un tour de table impressionnant, qui, outre la maison mère américaine (34 %), regroupe Suez-Lyonnaise (18 %), Groupe Arnault (18 %), Rallye (10 %), Rotschild (10 %) et BNP-Paribas (10 %). Mais aussi parce que Firtsmark a été fondée par une pionnière de la boucle locale radio, Lynn Forrester. “Elle a inventé les usages de la boucle radio large bande en conduisant les premières expérimentations à Los Angeles, Boston, San Francisco et New York”, expliquait il y a peu à 01 Informatique Thiery Miléo, directeur de Firstmark France.Recentrée ensuite sur l’Europe pour des problèmes de licences, Firtsmark a, préalablement à la France, décroché des licences de boucle locale radio en Allemagne, en Espagne, en Finlande, au Luxembourg, au Portugal et en Suisse. La société, qui compte en Europe des actionnaires comme World Online ou ABN Amro, a d’ailleurs annoncé la création d’un réseau européen reliant ses boucles radio, appelé Lambdanet. Firtsmark vise à 80 % les PME-PMI ou les collectivités, et à 20 % seulement le segment résidentiel.” Nous souhaitons allouer 80 % de nos capacités pour de l’accès à Internet “, précise Thierry Miléo. Firstmark a aussi prévu de procéder à de la revente de trafic aux autres opérateurs. ” Nous sommes nés avec la concurrence, donc nous jouerons cette carte “, ajoute-t-il. Concrètement, l’opérateur prévoit de commercialiser aux entreprises une gamme d’accès à Internet, mâtinée de services de sécurité, de réseaux privés virtuels, de commerce électronique, ainsi que d’hébergement. ” Il faut trouver l’ensemble de prestations qui déclenche l’acte d’achat “, confie Thierry Miléo. Fistrmark proposera aussi, à terme, de la téléphonie sur IP et de la visioconférence.Le succès de Fortel, consortium créé de toute pièce, est plus surprenant. La conférence de presse organisée en mars dernier et destinée à présenter la société ne laissait pas augurer une telle victoire. On a pu y entendre le baron Ernest-Antoine Seillère, président de Marine Wendel, actionnaire à hauteur de 47,5 %, se tromper sur le nom de ses partenaires. Ou entendre des chiffres plutôt étonnants, tels que l’investissement total de 17,5 milliards de francs, là où les concurrents annonçaient plutôt 2 à 3 milliards.Et ce ne sont pas les démêlés d’UPC, le câblo-opérateur actionnaire de Fortel à 47,5 %, avec certains clients dans l’Est parisien qui pouvaient rassurer l’ART. Mais Fortel a su convaincre, avec une note de 76 sur 100, juste derrière Firstmark. La présence dans le tour de table de Towercast, ex-Sogetec (5 %), filiale de NRJ en charge de la gestion des sites et des points haut radio, a dû peser dans la déicison, puisque l’opérateur a, par exemple, obenu la meilleur note en rapidité de déploiement (18 sur 20).Fortel, à l’inverse de Firtsmark, cible à 90 % le marché résidentiel. Il entend proposer de la téléphonie et de laccès à Internet à haut débit. Ses fournisseurs pour les tests sont Sagem et Ericsson. La société pourrait, à terme, être introduite en Bourse.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guillaume Deleurence