Threads, l’alternative à Twitter conçue par Meta, approche à grands pas. Aux États-Unis, le réseau social sera disponible dès le jeudi 6 juillet 2023. Avec cette nouvelle plate-forme, greffée à Instagram, le groupe de Mark Zuckerberg cherche à mettre un grand coup dans l’aile du Twitter d’Elon Musk. Bridé depuis plusieurs jours, le réseau social fait les frais de la gestion chaotique du milliardaire. En réaction, de nombreux utilisateurs se sont mis à la recherche d’une alternative. Bref, la solution de Meta tombe à pic.
En Europe, Twitter va néanmoins pouvoir souffler. D’après le média irlandais The Independent, Meta n’a pas prévu de lancer Threads sur le territoire européen dans le courant de la semaine, ni dans un avenir proche. En France, et dans les autres pays de l’Union européenne, il ne sera donc pas possible de tester l’application jusqu’à nouvel ordre. C’est pourquoi Threads n’est pas encore proposé à la précommande sur le Play Store ou l’App Store français.
Par contre, le réseau social devrait bien être proposé au Royaume-Uni, qui échappe en partie à la législation européenne sur les données depuis le Brexit. Le gouvernement britannique a en effet pris la décision d’assouplir les règles concernant la vie privée en ligne. La mesure facilite les activités des entreprises qui souhaitent collecter des données sur leurs usagers.
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Threads, l’Europe et le RGPD
Interrogé par le média, un porte-parole de la Commission irlandaise de protection des données indique que Threads n’arrivera pas en Europe « à ce stade ». Le régulateur, chargé de la supervision du RGPD, le Règlement général sur la protection des données, explique avoir été contacté au sujet de la nouvelle plate-forme.
Apparemment, l’application, dans le format dans lequel elle sera déployée aux États-Unis et au Royaume-Uni, enfreint le RGPD. Comme on peut le lire sur l’App Store américain, l’app est programmée pour importer une foule de données en provenance d’Instagram, dont des informations relatives au suivi publicitaires. Cette pratique est très mal vue par les autorités européennes. Par le passé, elles ont d’ailleurs empêché Meta d’exploiter les données issues de Facebook et Instagram (à télécharger par ici) pour affiner le suivi publicitaire sur WhatsApp.
Fidèle à ses habitudes, Meta va par ailleurs collecter une montagne de données personnelles, concernant la santé de l’utilisateur, ses finances, son historique de navigation, sa localisation, ses coordonnées bancaires, ses achats ou les contacts de son répertoire. La firme de Mark Zuckerberg évoque même la collecte de données considérées comme sensibles.
Meta n’est pas prêt
Le régulateur irlandais n’a pas bloqué l’arrivée de Threads en Europe. En fait, Meta n’a tout simplement pas encore prévu de proposer son clone de Twitter sur le vieux continent. Le groupe est vraisemblablement conscient des lacunes réglementaires du service. En l’état, l’application n’est pas en mesure de répondre aux exigences des autorités européennes. C’est pourquoi Meta a préféré s’abstenir pour le moment et éviter un refus pur et simple.
Google a récemment traversé une situation analogue. Quand le géant de la recherche a voulu déployer Bard, son chatbot intelligent, en Europe, il s’est heurté à la Commission irlandaise de protection des données. L’organisme, chargé de surveiller les nouveaux services des nombreux géants du numérique installés en Irlande, a estimé que Google n’avait pas fourni assez de garanties sur le respect de la vie privée des internautes. Le lancement de Bard a donc été reporté aux calendes grecques.
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Source : The Indepedent