S’il y a une corporation qui ne regrettera pas 2002, c’est bien celle des informaticiens. Licenciements, résultats en chute libre, Bourses déprimées, pression accrue : une année noire que personne ne souhaite voir se
renouveler.En cela, les traditionnels v?”ux prennent en ce début d’année un sens tout particulier, à la fois dernier exorcisme des mois passés et encouragements ?” façon docteur Coué ?” pour ceux à venir. Cependant, si
tout le monde espère une ‘ bonne année ‘, personne ne sait vraiment ce qui permettra de dire de l’année qu’elle aura été ‘ bonne ‘ pour l’industrie informatique. Excepté ?” cela va sans dire ?”
si elle est ‘ meilleure que 2002 ‘.De plus en plus d’analystes estiment en effet que, avec l’explosion de la bulle Internet, l’informatique a connu la fin de son âge d’or, celle des croissances exponentielles, des engouements irraisonnés et
des dépenses inconsidérées.Désormais, disent-ils, il faut se faire à l’idée que l’informatique est une industrie comme les autres, avec, bon an mal an, une croissance oscillant entre 5 et 10 %. Autrement dit, après 2002, une ‘ bonne ‘
année sera ce qui n’aurait été qu’une année moyenne avant.Un tel changement d’allure ne sera bien entendu pas sans conséquences sur la façon de gérer les entreprises du secteur, et en particulier sur leur marketing et leur communication. Auparavant, il fallait être le premier sur un
marché, le plus rapide, acquérir des parts de marché et une grande notoriété avant même que les produits existent.Il était toujours temps ensuite de convertir les présentations PowerPoint en produits buggés, puis les produits buggés en produits finis. Inutile de s’embarrasser de scrupules et de notions aussi passéistes que la fiabilité, la
qualité ou la compétence : le client était prêt à dépenser beaucoup pour essuyer les plâtres du ‘ toujours plus ‘, credo sans faille de l’industrie informatique depuis des années.Désormais, non seulement le client dépense moins, mais en plus il en veut pour son argent ! Conséquence : le ‘ toujours plus ‘ devra se convertir en ‘ toujours mieux ‘. Dans ces conditions, la communication
basée sur le retour sur investissement ?” le fameux ROI ?” ou sur les ‘ vrais clients vraiment satisfaits ‘ n’aura qu’un temps, car cela deviendra une évidence.Ce serait comme de dire d’une voiture : ‘ Et en plus elle roule, comme en témoigne cet automobiliste satisfait ! ‘ Non, il faudra plus de finesse : continuer à faire saliver le
directeur informatique tout en prouvant sa capacité à convertir les promesses en actes. Il faudra vendre la réalité comme du rêve, et non plus du rêve comme la réalité.Ceux qui, dans douze mois, pourront considérer que 2003 aura été une bonne année seront certainement ceux qui auront su le mieux s’adapter à ces nouvelles règles du jeu.Bonne année à tous.
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