La mécanique est désormais bien réglée. Les fonds spéculatifs jouent l’action à la baisse, les agences de notation étranglent l’entreprise, les petits actionnaires se voient sortir du marché par la perspective d’une augmentation de capital et, in fine, le patron est poussé à la démission. Après Jean-Marie Messier et Michel Bon, à qui le tour ? Dans ce qui ressemble à du maccarthysme économique, tout ce qui à trait à internet est condamné à disparaître. Les dirigeants des “années bulle” se pressent vers la sortie. Les présidents de grands groupes de média sautent les uns après les autres. Tous les patrons des ex-monopoles de télécoms ont déjà été limogés. “J’étais le dernier “survivant””, admet Michel Bon dans Les Echos. Mais au lendemain de son éviction de France Telecom, le nettoyage pourrait se poursuivre. Inexorable. La plupart des dirigeants des équipementiers télécoms ont déjà passé la main. Sauf Serge Tchuruk. Lui s’accroche. Dans son entourage, on dresse le profil d’un capitaine courageux, à son poste tant que la tempête boursière fait rage. L’opportune arrivée de Philippe Germond devrait permettre de relâcher un peu la pression. Mais à l’heure où Daniel Bouton, président de la Société générale, achève un nouveau rapport sur le gouvernement d’entreprise, il faut bien constater que c’est toujours le seul cours de Bourse qui détermine la légitimité d’un patron. Lorsqu’un manager semble à bout de souffle, ce sont les fonds spéculatifs (hedge funds) qui tirent la sonnette d’alarme ?”à leur profit ! Espérons que la crise renforcera les mécanismes d’alerte et de contrôle des administrateurs au sein des entreprises, sans doute plus à même d’apprécier la valeur dun grand patron.
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