Ils ont disparu du paysage urbain de la capitale pendant un mois. Pendant l’absence des vélos Jump (l’activité a été récemment rachetée par Lime), Bolt – autre acteur du monde des VTC, anciennement connu sous le nom de Taxify – s’est engouffré dans la brèche. La société estonienne à capitaux chinois a ainsi déployé ces dernières semaines à Paris 500 vélos à assistance électrique (VAE) sous le modèle du « free-floating ». Contrairement aux Vélib’, il n’est ainsi pas nécessaire de les prendre et les ramener à une borne dédiée.
Au premier abord, les vélos de Bolt arborent un look plus élancé que ceux de Jump. Ils reprennent la même conception de cadre mono-poutre, plus facile à enjamber, mais les bases arrière sont dépourvues de haubans, accentuant ainsi ce design dynamique.
Autre grande différence avec les Jump : leur poids. Quand les vélos d’Uber atteignaient 32 kilos, ceux de Bolt en pèsent 10 de moins ! Cela autorise donc des manœuvres beaucoup plus aisées et laisse espérer d’excellentes performances.
Les plus grands vont souffrir
Pour motoriser l’ensemble, c’est un moteur de la marque d’origine chinoise Truckrun de 250 W qui a été choisi. Difficile toutefois de savoir de quel modèle il s’agit précisément tant le catalogue du constructeur compte de références.
Pour déverrouiller le vélo, l’expérience est désormais classique pour un système de free-floating : on ouvre l’application Bolt, on localise le vélo le plus proche, on le réserve et une fois devant lui, on scanne l’un des deux codes QR affichés sur la potence ou le garde-boue arrière.
Une fois en possession du vélo, le premier étonnement vient de la hauteur de selle. Pour toute personne de plus de 1,75 m, elle ne sera clairement pas suffisante. Au-dessus de cette taille, vous aurez bien du mal à déplier totalement vos jambes en pédalant, vous mettant ainsi dans une position bien étrange.
Ergonomie pas idéale
Sur la gauche du guidon se trouve un support pour smartphone qui s’adapte à sa largeur grâce à une vis. Le système est efficace, mais ne nous a pas semblé très fiable. Seulement quelques jours après le déploiement de la flotte, l’un des vélos que nous avons loués avait déjà une vis défectueuse empêchant d’y fixer notre smartphone. Si vous avez besoin de Google Maps ou Geovelo pour vous déplacer, attention donc à ne pas perdre votre appareil en route.
À droite du guidon, une sonnette rotative est intégrée à la poignée, mais placée beaucoup trop près de cette dernière. Si on ne veut pas l’actionner par erreur, il faut décaler sa main vers l’extérieur au risque qu’elle dépasse de la poignée. On a connu plus confortable.
Une fois notre smartphone fixé et installé sur le vélo, c’est donc parti pour un trajet domicile-travail de presque 13 kilomètres avalés habituellement en moins de 35 minutes en moyenne avec un vélo mécanique.
20 km/h maximum
Première surprise d’utilisation : si l’accélération est plutôt agréable, la vitesse est plafonnée à 20 km/h d’après nos mesures. Pourtant, Bolt nous a clairement confirmé qu’elle était de 25 km/h, soit la limite légale. Mais les atteindre en pédalant un peu plus fort relève de l’exploit. On sent que le trajet va être long.
Contrairement aux Jump et aux Vélib’ électriques, aucune vitesse n’est non plus proposée. On aurait aimé que cela soit compensé par un système de transmission automatique comme le propose par exemple Cowboy sur ses vélos, mais ce n’est pas le cas.
Seconde surprise : l’efficacité des freins à tambour s’avère plus que douteuse. Mieux vaut être vigilant et anticiper les mouvements des voitures, vélos, trottinettes et piétons que l’on est amenés à croiser. Tout comme la fixation du smartphone, on s’interroge aussi sur la fiabilité des freins. Le second vélo que nous avons loué rencontrait déjà un dysfonctionnement des tambours et mettait environ 30 mètres à s’arrêter totalement lorsqu’on était lancé à 20 km/h. On a connu plus sécurisant, surtout lorsqu’il s’agit de rouler en ville.
Sur les pavés, ça secoue
Troisième surprise : le confort. Certes, les Jump étaient déjà des vélos très rigides et assez raides dès qu’il s’agissait par exemple de rouler sur des pavés. Ce n’était rien à côté du modèle de Bolt qui a les mêmes caractéristiques, amplifiées par une selle encore plus dure.
Autant dire qu’il vaut mieux privilégier le bitume si l’on ne veut pas se casser le dos (ou les fesses, pour être poli).
Notre trajet a été effectué en 41 minutes (soit plus de 6 minutes de plus que notre temps habituel) à une vitesse moyenne de 16,5 km/h. Sur notre vélo mécanique, on se situe généralement à une moyenne de 21 km/h. Le VAE de Bolt confirme donc qu’il n’est pas un foudre de guerre.
Une fois la course terminée, attention à ne pas garer votre vélo n’importe où, il sera impossible de le verrouiller s’il ne se trouve pas sur un emplacement recensé dans l’application Bolt (en général les parkings disposés sur la voie publique). Pour terminer le processus, il faudra enfin prendre une photo de la monture pour prouver qu’on l’a bien posé dans un endroit accessible.
Des tarifs absolument imbattables
La dernière surprise, cette fois-ci très bonne, vient des tarifs pratiqués par Bolt. Contrairement à Jump où il coûte 1 euro, le déverrouillage est ici complètement gratuit. Le prix à la minute est également moins cher, 10 centimes contre 15 pour les vélos rouges. Notre trajet d’un peu plus de 40 minutes nous aura coûté finalement à peine plus de 4 euros, contre près de 8 euros en Jump. C’est là que se situe le réel avantage de la solution Bolt.
Pas très avancé techniquement et en matière de confort, le VAE de Bolt est donc à éviter pour les trajets trop longs. Il constitue en revanche une très bonne solution pour des parcours occasionnels de 15 à 20 minutes dont le coût revient à moins de 2 euros. Imbattable… jusqu’à ce que Jump baisse ses prix ?
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