Vendre des actifs stratégiques, pour récupérer de l’argent frais et ainsi « concentrer les ressources sur les fondamentaux ». Voilà la nouvelle stratégie de Boeing, qui vient de confirmer la vente d’ici à la fin de l’année d’une partie de la division Digital Aviation Solutions, liée aux activités numériques, au fonds d’investissement Thoma Bravo. Dans cette branche du mastodonte, des sociétés (Jeppesen, ForeFlight, AerData et OzRunways), des logiciels, mais aussi 3 900 employés.
Pour rassurer, Boeing a signalé qu’il garderait les activités numériques « cruciales », autrement dit celles qui manipuleront des données indispensables aux avions, que ce soit sur l’activité commerciale ou militaire.
Boeing ne veut pas que 2025 ressemble à 2024
Avec cette cession, Boeing récupèrera 10,55 milliards de dollars qui rentreront directement dans les caisses de l’avionneur, en proie à des difficultés financières, avec une dette de 53,9 milliards de dollars. Après l’importante grève en 2024, qui a lourdement ralenti et coûté à la société américaine, il est désormais temps de faire face aux conséquences de la guerre commerciale initiée par Donald Trump avec la Chine, qui cherche aujourd’hui à refuser tous ses nouveaux avions.
En plus de la vente de ses logiciels, Boeing pourrait réaliser d’autres cessions au cours des prochains mois, alors qu’une révision de son portefeuille « dans le but de céder des actifs non stratégiques » avait été décidée au mois d’octobre dernier. Selon la banque américaine TD Cowen, Boeing pourrait compter sur la cession de 20 milliards d’actifs non stratégiques en tout.
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Entre-temps, avec la grève de ses employés et le retard engendré que ce soit sur la production ou sur le développement de ses futurs avions (comme le 777X), Boeing a réalisé une augmentation de capital à hauteur de 24 milliards de dollars lors du dernier trimestre de 2024 – un record pour une entreprise américaine – en plus d’une nouvelle ligne de crédit à hauteur de 10 milliards de dollars.
À Wall Street, l’action de l’avionneur a gagné 2 %, mais il faudra encore que l’entreprise publie ses résultats du premier trimestre, et fixe un cap pour l’année 2025. À cette heure, l’avionneur n’a donné aucune estimation pour l’année en cours, signe qu’après avoir enregistré la deuxième plus forte baisse annuelle de son histoire en 2024 (11,8 milliards de dollars), le rival d’Airbus n’est pas encore sûr de pouvoir redresser le cap.
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