Au beau milieu du Pacifique, à Hawaï, deux Boeing entièrement neufs décollaient en direction de Seattle, d’où ils terminaient leur assemblage quelques semaines plus tôt. Un retour précipité par la décision de Pékin, à refuser que les compagnies aériennes chinoises acceptent leurs commandes auprès de Boeing, en guise de réponse à la hausse des frais de douane à hauteur de 125 % pour les produits chinois importés aux États-Unis, par l’administration Trump.
Trade tensions between Washington and Beijing mean yet more woes for the 737 MAX. pic.twitter.com/kQ8Zve4wyW
— Flightradar24 (@flightradar24) April 23, 2025
Alors que Boeing publiait ses résultats du premier trimestre hier, mercredi 23 avril, son nouveau CEO Kelly Ortberg déclarait qu’il ne craignait pas que cet embargo sur ses avions en Chine ait un impact sur son futur économique. Pourtant, en tout, le carnet de commandes de l’avionneur comprend 50 appareils à destination de la Chine dans un avenir proche, et le patron reconnaissait qu’il « évaluait activement » les options pour détourner ces avions vers d’autres acheteurs. Il se justifiait par le long temps d’attente pour les compagnies avant de recevoir leurs nouveaux appareils.
« C’est une situation regrettable, mais nous avons de nombreux clients qui souhaitent des livraisons à court terme, nous prévoyons donc de réorienter l’offre vers cette demande stable » déclarait Kelly Ortberg, avant d’ajouter, en pointant du doigt Pékin et les compagnies aériennes chinoises : « nous n’allons pas continuer à construire des avions pour des clients qui ne les prendront pas ».
« Boeing est un exportateur américain important »
Pour son directeur financier, Brian West, l’activité de Boeing subirait des « pressions supplémentaires » si d’autres pays se mettaient aussi à riposter, comme la Chine. Il avertissait qu’avec un carnet de commandes pour 2025 à 70 % orientés sur des clients internationaux, « compte tenu de notre position d’exportateur américain important, la politique de libre-échange dans le secteur aérospatial commercial reste très importante pour nous ». La veille de la publication des résultats de Boeing, le secrétaire américain au Trésor annonçait qu’il s’attendait à une « désescalade » dans cette guerre commerciale, tant la situation était intenable.
Sans cela – et même si seulement 10 % de son carnet de commandes concerne la Chine – l’embargo entre les deux pays pourrait faire du premier trimestre de Boeing un cas isolé. L’avionneur a enregistré une perte nette de 31 millions de dollars, loin des 355 millions de dollars un an plus tôt. Le résultat d’un chiffre d’affaires en hausse de 18 % à 19,5 milliards de dollars et 130 avions de ligne livrés au cours de la période, en hausse de 60 % sur un an.
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Source : Fortune