En quête d’un partenaire depuis près d’un an, BNP Paribas vient de trouver un accord avec Axa pour finalement lui céder 100 % de Banque Directe. L’assureur récupère ainsi contre une ” soixantaine de millions d’euros ” les 100 000 clients et les 140 000 comptes de Banque Directe. Le montant définitif dépendra d’un audit plus poussé de la banque en ligne. Quant à la vente, elle doit maintenant recevoir l’agrément des autorités bancaires.Selon BNP Paribas, cette cession se justifie par l’achèvement du projet de banque multicanal du groupe, dont les services développés doublonnaient avec ceux de la banque en ligne. Une exigence de cohérence stratégique a donc poussé BNP Paribas à trouver un repreneur.
Recentrage sur la Bourse en ligne
Cette annonce s’explique aussi par la profonde restructuration des activités Internet de BNP Paribas. En l’espace d’un an, la société s’est désengagée de plusieurs filiales ” dot com “, dont AutoValley, Business Village, et Mondus, qu’elle codétenait avec l’italien Seat pagine Gialle.Entre-temps, le groupe bancaire s’est recentré sur la Bourse en ligne en acquérant l’allemand Consors contre 280 millions d’euros, ce qui, additionné à sa filiale Cortal, porte à 1,2 million le nombre de ses clients dans le domaine, et lui apporte la place de leader sur le marché européen.S’il faut encore attendre une signature définitive du contrat pour connaître le prix exact de la cession, BNP Paribas revend sa structure à un bon prix. Surtout si l’on compare ce montant aux 5,5 millions d’euros qu’a dû payer Egg pour acquérir ZeBank. Au moment du rachat, ZeBank disposait de 70 000 clients pour 120 000 comptes.
Des pertes deux fois supérieures au chiffre d’affaires
D’autant que Banque Directe, non plus, n’était pas rentable. Loin de là, d’ailleurs. En 2001, la société enregistrait un déficit de 28 millions d’euros pour un chiffre d’affaires plus que deux fois inférieur de 12,5 millions d’euros. BNP Paribas avait d’ailleurs réagi, en fin d’année dernière, en gelant les investissements dans Banque Directe.Pour Axa, cette acquisition lui offre la possibilité d’enrichir son offre financière avec une offre bancaire. ” L’objectif est d’augmenter le nombre de services proposés à nos 8 millions de clients en France “, indique le porte-parole de l’assureur. Et ainsi, de rentabiliser l’activité de Banque Directe grâce, notamment, à un coût de recrutement des clients moins élevé.D’autres synergies pourraient intervenir entre Banque Directe et le site de la filiale d’Axa Direct Assurance, qui vend aussi ses produits en ligne.Concrètement, les synergies imaginées entre Axa et Banque Directe devraient voir le jour en début d’année prochaine. Axa a indiqué qu’il n’envisageait aucune profonde restructuration de Banque Directe, et que les 220 employés ne seraient pas inquiétés.
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