Jason Del Rey, journaliste chez Fortune, ne croit plus dans les paillettes de Figure AI. La startup qui développe des robots humanoïdes et qui a récolté des millions de dollars pour cela (de la part d’OpenAI, Microsoft, Nvidia mais aussi Jeff Bezos) signait l’année dernière avec BMW pour inviter une flotte de bipèdes dans ses usines. En Caroline du Sud, aux États-Unis, le constructeur automobile allemand n’utiliserait pas ces employés métalliques dans les proportions qu’il annonçait conjointement avec Figure AI, en janvier 2024.
Plutôt qu’une flotte de robots humanoïde travaillant sur des opérations de bout en bout pour BMW, le site de Caroline du Sud n’emploierait qu’un seul bipède pour des tâches bien plus spécifiques, et en dehors des heures de travail des employés. Celui-ci ne se chargerait que de « s’entraîner à saisir et à placer des pièces dans l’atelier de carrosserie de l’usine », et ce jusqu’au mois de mars dernier. Pourtant, au mois de février dernier, le patron de Figure AI Brett Adcock se vantait encore de sa « flotte » de robots humanoïde, dans un post publié sur LinkedIn.

À l’époque, le patron rappelait qu’un contrat commercial avec BMW avait été signé un an plus tôt, même si ni les conditions financières ni la durée de l’accord n’ont été rendus publics depuis. En mars, Brett Adcock remettait le couvert en indiquant lors d’une conférence que les robots de Figure AI étaient « désormais utilisés quotidiennement ». Un décalage de discours qui a alerté le média américain, et dont le journaliste Jason Del Rey s’entretenait avec le porte-parole de BMW Steve Wilson. Il soulignait qu’il n’était pas clair si Figure AI mettait à disposition plusieurs robots humanoïde qui se relayaient, ou s’il n’y avait qu’un seul exemplaire du bipède.
Pour l’occasion, le porte-parole de BMW a tout de même déclaré que « très bientôt », le robot humanoïde de Figure AI se mettra à travailler en même temps que les employés de BMW, pour « charger des pièces ». Aucune date précise n’a été communiquée, cela dit. Le nombre de robots passera à deux, avec un bipède consacré à prélever « des pièces à deux mains dans un conteneur logistique et les placerait sur un support », tandis qu’un autre « commencerait à souder les pièces ensemble » dans une cellule confinée. Des tâches toujours limitées comparées aux « opérations de bout en bout » avancées par Brett Adcock l’année dernière.
BMW x Figure Update
This isn’t a test environment—it’s real production operations
Real-world robots are advancing our Helix AI and strengthening our end-to-end autonomy to deploy millions of robots pic.twitter.com/p8a7OD7r3U
— Figure (@Figure_robot) March 31, 2025
Le point sur la situation en mai
Lundi 31 mars, la campagne de communication de Figure AI avec BMW a repris avec la publication d’une vidéo promotionnelle des robots humanoïdes. Un spot publicitaire encore critiqué par Fortune, pour son manque de détail sur le fonctionnement et le rôle des robots. D’une séquence à l’autre, cette vidéo permettait tout de même de se rendre compte « du rôle mineur » joué par Figure AI, dans une usine déjà « hautement automatisée ». On y voyait aussi un second robot humanoïde immobile, placé aux côtés de celui réalisant les tâches de soudure, dont le rôle n’a pas été précisé par BMW. Figure AI n’aurait pas répondu aux demandes de questions.
Dans son agenda, BMW prévoit d’organiser une conférence de presse spéciale au mois de mai prochain, pour répondre aux questions et dévoiler plus de détails sur sa collaboration avec Figure AI, annonçait à Fortune son porte-parole Steve Wilson.
En attendant, chez Figure AI, l’accent est mis sur l’intelligence artificielle et la quête de plus d’indépendance. Un an après avoir annoncé que ses équipes travaillaient avec OpenAI, la startup annonçait la fin de sa collaboration et le développement de ses propres modèles internes. À ce moment, Brett Adock s’attirait les projecteurs médiatiques en annonçant que Figure AI allait montrer « quelque chose que personne n’a jamais vu » dans les 30 prochains jours. L’avancée « majeure » occupait son esprit aussi bien qu’une opération de financement d’un montant de 1,5 milliard de dollars, pour atteindre une valorisation de 39,5 milliards de dollars, annonçait une source familière avec le sujet à Reuters.
Our first customer use case took 12 months, our second customer use case took just 30 days
Helix learned high-rate logistics with a single neural network
On Sunday, we successfully validated this on-site at the customer pic.twitter.com/ev5OeSEhly
— Figure (@Figure_robot) February 26, 2025
Le modèle d’IA en question a été mentionné quelques jours plus tard avec « Helix », un modèle « vision-langage-action » pour rapprocher le raisonnement de ses robots de celui des humains. De quoi, selon Figure AI, ouvrir ses robots à de nouvelles tâches de tris de petits colis pour les entreprises de logistiques, « une tâche jusqu’alors impossible à résoudre avec les techniques robotiques traditionnelles », écrivait la startup sur X. Avec Helix, Figure AI se réjouissait aussi d’avoir accéléré de deux ans son agenda de développement, et que des tests seraient effectués dès cette année pour intégrer le nouveau modèle au robot humanoïde.
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Source : Fortune