L’iVision Dee de BMW pourrait bien être l’une des stars du CES de Las Vegas. Parce qu’elle a une bouille adorable, mais surtout parce qu’elle a le sens de l’accueil. En effet, au moment d’imaginer ce concept censé incarner sa future plate-forme Neue Klasse, le constructeur allemand a souhaité le doter de ce qui se fait de mieux en matière de numérique. Cela commence avec une IA, capable de reconnaître son propriétaire à son approche, de le saluer et de lui proposer un tas de fonctionnalités à bord. Afin de mieux comprendre ce concept synonyme de « digitalisation » à l’extrême pour BMW, nous sommes partis à la découverte de l’iVision Dee.
Un design à part
La première surprise avec Dee est visuelle. Le concept de BMW est à l’exact opposé des SUV surdimensionnés en vogue actuellement. Petite berline très compacte, elle reprend les dimensions et quelques éléments stylistiques des 1500 et 1800 des années 1960. C’est aussi pour cette raison que certains verront dans le concept Dee, le premier signe de l’arrivée d’une future Série 3 100% électrique.
L’autre signe distinctif du concept, c’est sa capacité à se métamorphoser. L’an dernier, toujours au CES, BMW avait dévoilé une iX Flow capable de changer de couleur. Le constructeur a repris peu ou proue le même procédé, bien amélioré entre temps, pour l’appliquer de manière plus parcimonieuse sur différents éléments de la carrosserie. Ainsi, on le retrouve sur les optiques à l’avant, mais aussi autour des vitres latérales ou une bande permet de teinter le véhicule légèrement à l’aide d’une fine couche d’encre électronique e-ink. Quant aux phares, leur changement de forme permet de donner de la personnalité à la voiture, voire des yeux façon « Cars » dans le meilleur des cas.
Autre élément marquant : les vitres latérales de Dee peuvent afficher des contenus, à commencer par un message de bienvenue et l’avatar de son propriétaire. Comment ? Les vitres du concept sont conçues de plusieurs couches. Leur verre offre dix niveaux de transparence et permet d’afficher l’image projetée depuis l’intérieur de la voiture. C’est la première étape du processus d’accueil de la voiture, car nous l’avons évoqué brièvement, Dee parle, et plutôt bien.
Une IA au service du conducteur
La Digital Emotional Experience (Dee) se poursuit évidemment à l’intérieur du véhicule. « Avec la BMW i Vision Dee, nous montrons ce qui est possible lorsque le hardware et le software fusionnent. Ainsi, nous sommes en mesure d’exploiter tout le potentiel de la digitalisation pour faire de la voiture une coéquipière intelligente. C’est l’avenir de l’automobile – et aussi celui de BMW : la fusion de l’expérience virtuelle avec le véritable plaisir de conduire », explique Oliver Zipse, président du conseil d’administration de BMW.
Concrètement, dans l’habitacle, cela revient à cacher au maximum tout élément pouvant perturber la pureté de l’ensemble. C’est la raison pour laquelle à l’intérieur de la Dee il n’y a ni boutons, ni écran. Pour le conducteur et ses passagers, tout passe par trois éléments : le volant bien sûr, un affichage tête haute qui projette un nombre incalculable d’informations à l’écran et, enfin, une touche au centre de la planche de bord. Celle-ci va définir le niveau de « digitalisation » de la voiture selon un curseur qui peut être déplacé sur cinq positions. Le passage d’un niveau à l’autre détermine la taille de l’affichage tête haute, l’environnement à bord, mais aussi les capacités de conduite autonome de la voiture. Le cinquième et dernier niveau vous fait, lui, passer dans une toute autre dimension, la fameuse « expérience d’émotion digitale ». Dans ce niveau, l’affichage serait capable de modéliser l’intégralité de l’environnement immédiat de la voiture et de vous transporter dans une sorte de jeu vidéo… dans la vraie vie. C’est ici que Dee offre son aspect le plus conceptuel, mais aussi le plus bluffant.
Bien entendu, même si Dee est censée incarner la plate-forme Neue Klasse prévue en 2025, ce genre de fonctionnalités ne devrait pas être de la partie. En revanche, comme dans tout bon concept, il est intéressant de voir ce qui est de l’ordre du réalisable et ce qui donne le ton pour le futur de la marque. Dans le cas de BMW, il ne fait guère de doute que l’idée d’une Série 3 électrique fait son chemin. Quant à la technologie de changement de couleur à base d’e-ink, il ne s’agit pas d’une folie réservée aux salons. Les progrès réalisés en un an et le fait de lui avoir trouvé une nouvelle fonction tendent à indiquer que BMW l’envisage sérieusement dans un avenir assez proche. Quant à passer de la réalité de la route à celle d’un jeu vidéo, sur ce point, Dee voit certainement très loin, mais pour notre part, nous avons apprécié l’expérience.
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