BMW cultive son goût de l’indépendance jusqu’à la création de sa plateforme d’achat, qu’il lancera seul, à contre courant de la plupart de autres constructeurs automobiles. ” Nous disposerons d’une plus grande flexibilité “, explique la responsable de l’e-business Martina Wimmer.Après plusieurs mois de tests, la marque bavaroise, toujours aux mains de la famille Quandt, a donc annoncé, le 14 mars, le lancement de sa plateforme business to business. Cette solution, qui repose sur une architecture logicielle d’origine Ariba, devrait permettre, à terme, de réaliser 90 % des achats indirects sur internet.Premier avantage de cette plateforme d’achat, selon BMW, le gain de temps pour les salariés, qui passeront désormais vingt minutes à effectuer une commande, contre une heure auparavant. ” L’optimisation du process et les économies réalisées profiteront également aux fournisseurs “, renchérit Horst-Henning Wolf, en charge des achats techniques.En interne, plus de 6 000 collaborateurs utiliseront la plateforme BMW, où ils pourront consulter les dizaines de catalogues de fournisseurs mis en ligne. D’abord limitée à l’Allemagne, cette expérience sera ensuite étendue aux autres pays où le groupe est présent. Pour ce faire, elle sera accompagnée d’un programme multilingue.Pour l’heure, BMW ne veut pas étendre le champ de sa plateforme aux achats dédiés à la production. ” Nous étudions cette possibilité pour les achats en série, indique Martina Wimmer, mais il n’est pas avéré que ce soit avantageux pour nous “.
Les concurrents réunis
Ce n’est pas le point de vue de ses grands concurrents qui ont choisi de créer une plateforme commune qui ne se limite pas aux achats stratégiques. Il y a un an, Daimler Chrysler, General Motors (GM), Ford, puis Renault-Nissan lançaient conjointement Covisint. À lui seul, DaimlerChrysler aurait ainsi effectué 230 millions d’euros (1,5 milliard de francs) de commandes en 2000 auprès de ses fournisseurs et sous-traitants.”Nous gagnons du temps et de l’argent “, souligne-t-on chez le constructeur allemand, qui évalue son économie moyenne à 17 %. Olaf Koch, responsable de l’e-business chez Daimler-Chrysler, défend l’idée d’une approche commune. ” L’investissement est très lourd : si nous avions monté une plateforme chacun de notre côté, il nous serait très difficile d’avoir un retour sur investissement. “L’expérience de Volkswagen, qui a décidé, lui aussi, de lancer seul sa plateforme, donne une indication sur les chances de succès de BMW. Volkswagen a commandé pour seulement 1,2 milliard d’euros d’équipements par l’intermédiaire de sa plateforme, contre 50,1 milliard d’euros d’achats réalisés par le canal habituel. La route est encore longue.
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