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Bluetooth fait communiquer des appareils sans fil

Simple et peu onéreuse à fabriquer, la technologie Bluetooth a déjà séduit de nombreux industriels qui espèrent ainsi faire communiquer toutes sortes de périphériques reliés par un réseau radio de 10 mètres de rayon.

Difficile de ne pas se laisser séduire par l’idée d’une norme universelle de transmission des données qui permettrait de faire communiquer four et machine à laver, téléphone et ordinateur portable, voiture et ordinateur. Le tout sans autre forme de procédure que la mise en route de l’appareil. Et surtout, sans aucun câblage ! Simple fiction ? Pas véritablement, si l’on en croit les spécifications de la norme Bluetooth qui a déjà convaincu de nombreux acteurs des secteurs électroniques, industriels et informatiques, et dont les premiers produits sont prévus pour la fin de cette année. Annoncée courant 1998, la technologie Bluetooth a été formalisée par une première version sortie fin 1999, une seconde étant prévue pour la fin de l’année. Sa grande souplesse d’utilisation qui ne remet pas en cause la fabrication des appareils existants n’est pas étrangère à ce succès rapide.

Jusqu’à 80 périphériques reliés sur un rayon de 10 mètres par un réseau radio

À l’origine de Bluetooth, on trouve Ericsson, rejoint très rapidement par Intel, IBM, Toshiba et Nokia. Ils ont formé le Bluetooth Special Interest group. Élargi depuis à d’autres entreprises telles que 3COM/Palm, Axis, Compaq, Dell, Lucent, Motorola, Qualcomm ou encore Xircom, ils sont aujourd’hui plus de 1 300, dont des acteurs de l’automobile, à annoncer des produits intégrant la fameuse puce qui permet aux appareils de communiquer par onde radio. Le principe de Bluetooth est en effet relativement simple : chaque appareil, y compris les produits déjà commercialisés, disposera directement ou par le biais d’un adaptateur tel qu’une carte PCMCIA, d’une puce sur laquelle figurent des transistors radio de faible portée. Peu coûteux, le prix des modules Bluetooth devrait être inférieur à 5 $ (5,55 E) dès qu’ils seront fabriqués en masse, ce qui constitue un des autres attraits de cette technologie. Utilisant la bande de fréquence 2,45 GHz ISM libre de droit, Bluetooth autorise la transmission de la voix et des données sur une liaison radio courte distance (jusqu’à 10 mètres) pour un débit de 1 Mbit/s entre périphériques distants de moins de 4 mètres, et 75 Kbit/s au-delà de cette distance. Ce débit est inférieur à celui de son principal concurrent, la nouvelle norme infrarouge IrDA-V VFIR, qui autorisera un débit de 16 Mbit/s. Mais Bluetooth s’en distingue par d’autres avantages de taille. Tout d’abord, la distance maximale autorisée par l’infrarouge est limitée à 1 mètre, là ou Bluetooth peut en accepter 10. De plus, Bluetooth fonctionne sur un champ de vision de 360?’, alors que des périphériques infrarouges doivent être placés face à face pour pouvoir échanger des données. Ces dernières pourront, en outre, être protégées pendant leur transmission par le chiffrement, Bluetoooth utilisant une clé sur 128 bits. Enfin, selon les spécifications prévues par Bluetooth Special Interest group, il sera possible de connecter jusqu’à 8 périphériques au même endroit sans qu’il y ait risque d’interférence et jusqu’à 80 appareils dans un rayon de 10 mètres. Voilà qui devrait révolutionner les réseaux informatiques et très certainement rendre honneur au roi danois Harald Blaatand (910 – 986), surnommé Harald à la dent bleue, à qui Bluetooth (dent bleue en anglais) doit son nom.

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Marie Varandat