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Bloguer tue

Deux blogueurs de renom, Marc Orchant et Russell Shaw, âgés respectivement de 50 et 60 ans, ont récemment succombé à une crise cardiaque…

Ce n’est pas encore une épidémie mais la situation devient un tantinet préoccupante. Comme le relève le New York Times, deux blogueurs de renom, Marc Orchant et Russell Shaw, âgés respectivement de 50 et
60 ans, ont récemment succombé à une crise cardiaque. Un troisième, Om Malik, 41 ans, a, lui, fort heureusement survécu à une attaque du même ordre.Sans que l’on ait pu établir de liens directs entre la pratique intense de la rédaction d’un blog et ces morts tragiques, leurs proches s’interrogent sur les conditions de vie et de stress des disparus. ‘ Je ne
suis pas encore mort,
explique au quotidien américain, Michael Arrington, le fondateur et co-éditeur du blog spécialisé Techcrunch.
Mais en trois ans, j’ai pris 30 pounds [environ
13 kilos, NDLR], je ne dors plus très bien, et j’ai transformé ma maison en une mini-rédaction pour moi et mes quatre employés. La dépression nerveuse n’est plus très loin. C’est difficilement supportable ‘. En
encore parle-t-on ici d’un blog qui a généré depuis sa création plusieurs millions de dollars de revenus publicitaires.Le stress, et le manque d’activité physique et tous les risques qui vont avec, semblent être le lot commun de bien des blogueurs. A l’instar de Matt Buchanan, cet ex-étudiant à la New York University, qui s’essaie aujourd’hui au blog
pour le compte de Gizmodo, un blog spécialisé dans les gadgets. Depuis son petit appartement à Brooklyn, il ne dort plus que cinq heures par nuit, ne prend plus de repas dignes de ce nom, mais consomme régulièrement des barres de protéines trempées
dans un grand bol de café pour rester éveillé. Quand il ne s’endort pas, pour de bon, sur son clavier…Au-delà du plaisir, déjà essentiel, d’être lu et commenté, par des milliers d’internautes, le rêve secret du blogueur est de faire de son hobby un métier. Mais la plupart du temps, le post de paie pas. Et les blogueurs sont tributaires
de système de rémunération qui relève plus du commerce pyramidal que d’une rétribution équitable. ‘ Il n’y a pas une minute, (même quand vous dormez) où vous ne vivez pas dans l’angoisse de passer à côté d’un scoop,
résume Michael Arrington. L’idéal ce serait que tout les journalistes et les blogueurs s’arrêtent de produire de l’information pendant un temps donné. Mais on peut toujours rêver, ce n’est pas demain la
veille… ‘.

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Philippe Crouzillacq