Naissante en France, la téléphonie sur Internet a déjà
son champion aux États-Unis. Vonage, une société indépendante des grands opérateurs et fournisseurs d’accès Internet, revendique en effet 500 000 abonnés. Un succès qui
génère ses premières affaires, où l’on retrouve des opérateurs bloquant les communications et des autorités inquiètes pour les services d’urgence.Les difficultés s’accumulent pour Vonage. Deux nouveaux opérateurs américains semblent, une nouvelle fois, bloquer le trafic de voix sur Internet de la start-up. ‘ Il s’agirait d’un câblo-opérateur
et d’un opérateur sans fil [probablement Wi-Fi, NDLR] ‘, confirme l’entreprise du New Jersey.La semaine dernière, l’opérateur régional Madison River Telephone Company, basé sur la cote Est des États-Unis, a en effet dû payer une amende de 15 000 dollars au gouvernement américain pour la même infraction. Cette
société voyait dans Vonage une menace pour ses propres services de téléphonie par Internet.‘ C’est pour moi une forme de censure, affirmait Jeff Citron, le PDG de Vonage, lors de la conférence Digital Living Room dans la Silicon Valley. Cela commence aujourd’hui avec
de la voix, mais rien ne les empêche de bloquer la vidéo, la messagerie instantanée ou encore l’accès à d’autres sites. ‘
Des ambitions internationales
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le Texas vient de déposer une plainte contre Vonage. L’État accuse en effet la start-up de tromper le consommateur en n’affichant pas clairement les restrictions d’accès
au numéro des services d’urgence, le 911.La plainte fait suite à un cambriolage, la semaine dernière à Houston, qui a mal tourné. Une jeune fille a dû se rendre chez ses voisins pour appeler la police, laissant ses parents blessés. Le service d’urgence était en effet
indisponible depuis son téléphone, relié au service de Vonage. Le Texas réclame une amende de 20 000 dollars par abonnés texans au service.L’affaire tombe plutôt mal, alors que la start-up s’apprête à lever 100 millions de dollars supplémentaires. Une somme qui s’ajoute aux plus de 200 millions déjà investis dans Vonage et qui servira, notamment, à
étendre sa présence a l’international. ‘ Nous sommes déjà en Grande-Bretagne et on sintéresse à d’autres pays européens pour cette année ‘, confirme Jeff Citron qui n’a pas écarté
une introduction en Bourse d’ici à la fin 2005.
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