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Blocage de Twitter en Turquie : le Premier ministre persiste

La Maison blanche, la Commission européenne, le président turc ont protesté. Rien n’y fait, Recep Erdogan accentue le blocage de Twitter.

Le 20 mars, le Premier minister turc, Recep Tayyip Erdogan, ordonnait aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer Twitter dans le pays, au grand dam des autorités internationales, Commission européenne et Maison blanche incluses. Mais les internautes ont vite trouvé comment contourner cette interdiction. Résultat, la situation s’envenime.

Le premier à avoir donné aux internautes turcs une solution pour continuer à envoyer des messages est le réseau social lui-même. Dès vendredi dernier, l’entreprise conseillait aux Twittos d’utiliser les SMS pour continuer à envoyer leurs messages.

« Nous restons aux côtés de nos utilisateurs », a indiqué Twitter, qui compte douze millions d’abonnés dans ce pays, dans un autre tweet, espérant que le service serait rapidement de retour. Le réseau social aurait engagé un avocat en Turquie pour l’aider à trouver une solution avec les autorités.

Un autre moyen est de passer par le réseau Tor (dont le nombre d’utilisateurs turcs a brutalement augmenté de 10 000 personnes) et de télécharger Tor browser pour contourner la censure. Il est également possible de passer par un VPN, une pratique courante au Vietnam, un autre pays où la liberté du Net est battue en brèche.

Même le président de la République turc, Abdullah Gül, a publié plusieurs tweets pour marquer son désaccord avec la décision du Premier ministre avant d’espérer que ce blocage soit de courte durée.

Hélas, devant la soudaine hausse du trafic sur Twitter en Turquie, +138 % depuis l’interdiction du réseau social indique Ars Technica, Recep Tayyip Erdogan a réclamé que de nouvelles mesures soient prises pour empêcher les Turcs d’accéder au service. Alors que les FAI opéraient simplement un blocage par DNS, les autorités ont réclamé qu’ils bloquent aussi les adresses IP.

Un réseau « biaisé et partial »

Le gouvernement Erdogan a annoncé avoir décidé le blocage de Twitter après que le réseau social, qualifié de « biaisé et partial », a refusé de se conformer à des « centaines de décisions de justice » depuis janvier dernier, sur le retrait des enregistrements de conversations téléphoniques piratées.

« Twitter a été utilisé comme un outil de diffamation systématique en faisant circuler des enregistrements acquis illégalement, des écoutes téléphoniques truquées », ont indiqué le 22 mars dernier à l’AFP dans une déclaration en langue anglaise les bureaux du Premier ministre Recep Erdogan.

Les enregistrements circulant sur Twitter dévoilent notamment une conversation présumée d’Erdogan avec son fils, où il est question de dissimuler d’importantes sommes d’argent, ainsi que de pressions exercées par le Premier ministre sur la justice ou la presse et d’ingérences dans des ventes immobilières.

Source : Ars Technica

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Cécile Bolesse