For the Horde ! Les 21 et 22 octobre derniers, les murs du Convention Center d’Anaheim, en Californie, ont résonné des hurlements des 25 000 participants à la BlizzCon, point de ralliement de tous les fans de l’éditeur Blizzard et des univers de World of Warcraft, StarCraft et Diablo.
Cette année, malgré le flou traditionnellement entretenu sur les dates de sortie des prochains titres, les geeks avaient de quoi être satisfaits. Dans leurs discours d’ouverture, Mike Morhaime, président de Blizzard, et Chris Metzen, vice-président chargé du développement créatif, ont multiplié les annonces.
Sombre essaim
La présentation de Heart of the Swarn, la future extension de StarCraft II, a été saluée par un tonnerre d’applaudissements. De nouveaux mécanismes de jeu ont été dévoilés, à commencer par les améliorations qu’il sera possible d’apporter aux Zerglings, les créatures de base que vous dirigez dans la campagne solo.
Celle-ci s’annonce en effet très différente de celle des humains dans Wings of Liberty, sorti en juillet 2010, tant dans son déroulement que dans la manière d’accomplir les missions. Sans être un nouveau jeu, cette extension s’annonce bien plus originale que prévu.
Crédit photo : Philippe Fontaine
World of Warcraft IV
Plus que StarCraft, c’est l’annonce de la quatrième extension de World of Warcraft qui a été accueillie avec le plus d’enthousiasme, même s’il s’agissait d’un secret de Polichinelle, son nom (Mists of Pandaria, « Les Brumes de la Pandarie »), circulant depuis plusieurs mois sur Internet.
Les surprises sont venues du contenu de ce nouvel opus, qui s’annonce très riche. Un nouveau continent fait son apparition. Au contraire de l’Outreterre ou du Norfendre, Pandaria, nimbé de nuages qui l’abritent des regards, procure aux visiteurs un sentiment de calme et de sérénité. Cet aspect zen transparaît dans les paysages et les monuments d’inspiration asiatique mais aussi dans la nouvelle race qu’il sera possible d’incarner.
Semblables à des pandas bipèdes, les Pandarens peuvent être choisis par les joueurs de la Horde et de l’Alliance. Il s’agit sans aucun doute de l’une des races les plus réussies d’un point de vue esthétique. Ses postures et animations sont très variées, notamment en combat.
Le moine, le scénario PvE et familiers
Dans Mists of Pandaria apparaît une nouvelle classe de personnages, le moine, un combattant à mains nues particulièrement efficace (trop ?) en attaque et en défense. Ceux qui ont eu l’occasion de se faire les dents sur la bêta de Diablo III verront immédiatement d’où vient son inspiration.
Quasiment toutes les anciennes races de WoW pourront intégrer cette nouvelle classe. A noter que l’extension propose un nouveau mode de jeu, le scénario PvE. De petits groupes de joueurs pourront s’associer pour mener à bien une succession de quêtes se déroulant dans des espaces privés du jeu (instances) et s’achevant par l’affrontement avec un boss.
Sorte de pendant aux champs de bataille joueurs contre joueurs, les scénarios PvE restent encore à préciser, aucun exemple n’ayant été présenté à la BlizzCon 2011.
Mists of Pandaria proposera par ailleurs des combats entre les mascottes des joueurs (sans plus de précisions) et portera le niveau d’expérience maximal à 90, au lieu de 85 à l’heure actuelle. Aucune date de lancement n’a été annoncée, mais il est probable que l’extension sortira fin 2012, soit deux ans après Cataclysm.
Un WoW payé, un Diablo offert
La deuxième grande annonce de la BlizzCon fut aussi la plus surprenante. Le lancement de Diablo III, sans doute au printemps 2012, sera accompagné d’une offre aussi alléchante qu’inattendue : tous ceux qui souscriront un abonnement d’un an à World of Warcraft pourront en effet télécharger gratuitement le jeu. Ils se verront en outre offrir une monture exclusive à utiliser dans le jeu massivement multijoueur ainsi qu’un accès au bêta-test de Mists of Pandaria.
Comme nous le disions, l’offre est alléchante et très économique. A tel point qu’on se demande quel est l’intérêt de Blizzard. L’éditeur souhaite-t-il faire mordre les joueurs à son Diablo III ? Ou World of Warcraft est-il tellement en perte de vitesse que Blizzard tente d’endiguer une hémorragie de joueurs ? L’annonce de Mike Morhaime pourrait le laisser croire.
Pourtant, Paul Sams, directeur opérationnel de Blizzard, nous a fourni une raison très différente dans une interview qu’il nous a accordée à l’issue du discours inaugural. Refusant de communiquer sur le nombre de comptes actifs, officiellement de plus de 11 millions dans le monde, il a tenu à préciser que cette opération était pour Blizzard l’occasion de dire à ses fans : « Merci pour tout ce que vous faites pour nous et pour votre fidélité. »
Calcul mental
Faisons un rapide calcul. Un an d’abonnement à WoW coûte 132 euros. Diablo III pourrait être vendu au même prix que StarCraft II, soit 60 euros. En offrant le jeu aux fans de World of Warcraft, dont beaucoup l’auraient de toute façon acheté, Blizzard se prive semble-t-il d’une part importante de ses revenus – celle de l’achat en « boîte ». C’est d’autant plus étonnant que l’éditeur a pour habitude de faire payer le moindre service sur WoW : 8 euros simplement pour modifier le nom d’un personnage ou 20 euros pour changer de serveur de jeu.
Derrière cette offre, il pourrait y avoir un double enjeu. Tout d’abord celui de relancer WoW. Après tout, Mists of Pandaria sort dans un an. Les fans et les anciens abonnés revenus à World of Warcraft grâce à cette offre pourraient être tentés de s’offrir la nouvelle extension, apportant un bol d’air supplémentaire à la licence.
Vers un nouveau modèle économique ?
Mais Blizzard pourrait aussi chercher un nouveau modèle. La question, déstabilisante, de la gratuité de Diablo III pourrait faire croire à une certaine fébrilité de la société. D’autant que, pour avoir testé la version bêta du jeu depuis quelques semaines, pour avoir assisté aux dernières présentations de son contenu, pour connaître le succès immense rencontré par Diablo II, il nous semble évident que le nouveau hack and slash de Blizzard sera l’un des titres les plus rentables de toute l’histoire du jeu vidéo sur PC.
Justement, la rentabilité ne sera pas liée à la seule vente du titre. Elle pourrait s’asseoir en grande partie sur son hôtel des ventes et sur les commissions que Blizzard prendra pour chaque transaction. Cela permettrait à la société d’atteindre en douceur la prochaine étape de son développement : le jeu (gratuit – free to play – ou payant au départ) truffé d’éléments à acquérir par micropaiement. Un nouveau modèle économique, dans lequel les ventes du jeu lui-même ne sont qu’une partie de revenus toujours plus consistants. Evidemment, pour que ce miracle se produise, encore faut-il que les joueurs soient prêts à suivre cette nouvelle tendance…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.