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Black Friday : l’édition 2020 a-t-elle des chances d’être supprimée en France ?

Quatre fédérations de commerçants dénoncent l’inégalité de traitement entre les sites de vente en ligne et les commerçants physiques pendant cette nouvelle période de confinement.

Les petits commerçants partent en croisade contre le Black Friday ! Dans une tribune publiée sur le site web du Journal du Dimanche, la Confédération des commerçants de France (CDF), le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), la Fédération française des associations de commerçants (FFAC) la Fédération nationale des centres-villes Vitrines de France (FNCV) demandent l’interdiction immédiate du Black Friday 2020.

Les quatre fédérations de commerçants ont dans leur collimateur les grandes plates-formes de vente en ligne, en particulier Amazon et Alibaba :

En effet, en plaçant les magasins sous embargo, le gouvernement leur a imposé des restrictions drastiques qui, en dépit de l’appel du Premier ministre aux Français à « décaler leurs achats », encouragent surtout nos concitoyens à les effectuer sur les grandes plates-formes mondiales de vente en ligne. Lesquelles, Amazon et Alibaba en tête, n’en attendaient pas tant et redoublent désormais de propagande pour attirer les clients, nos clients.

Les quatre fédérations de commerçants estiment qu’elles sont actuellement en train de se faire voler leurs clients par les sites de vente en ligne et que la situation va empirer au moment du Black Friday. Elles demandent la réouverture des magasins dès le 12 novembre et l’annulation du Black Friday.

Leur démarche est légitime mais a peu de chance d’aboutir. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie vient de donner une interview dans le Journal du Dimanche et mentionne qu’il ne faut pas prendre Amazon comme bouc émissaire :

Cet acteur ne représente que 20% du commerce en ligne en France! Environ 60% sont réalisés par des entreprises françaises. Taxer l’e-commerce, c’est pénaliser les acteurs français et leurs emplois : Cdiscount, la Fnac-Darty, Leclerc…

Le gouvernement veut encourager le passage en ligne des petits commerces

Le ministre indique que la bonne solution est d’encourager la numérisation des commerces. Pour cela, le ministère propose une aide de 500 euros aux 120 000 entreprises fermées qui sont concernées et va référencer mardi toutes les solutions de numérisation sur son nouveau site clique-mon-commerce.gouv.fr.  L’objectif du gouvernement est d’arriver à numériser 50% des commerces d’ici à 2021.

Amazon tente de se défendre

De son côté, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l’Industrie, a obtenu de la direction française d’Amazon la suspension d’une pré-campagne promotionnelle pour le Black Friday. Interrogé par BFMTV, Frédéric Duval, le directeur général d’Amazon France, a fait part de son envie de célébrer le Black Friday sur Amazon à la fin du mois de novembre. Il se justifie :

C’est un moment où les Français préparent Noël et je ne vois pas pourquoi on priverait les Français de cette fête de promotion. Je ne vois pas pourquoi on priverait les entrepreneurs français et les fournisseurs français de cette manne qui est celle du Black Friday.

Comme Bruno Le Maire, Frédéric Duval invite les petits commerçants à passer à la numérisation de leurs boutiques et à rejoindre la section dédiée aux vendeurs français sur le site d’Amazon France.  Le géant du commerce en ligne propose un abonnement mensuel à 39 euros durant trois mois, ainsi qu’un crédit de 200 euros pour faire la promotion en ligne des commerçants qui passent au numérique.

Et pour défendre son entreprise, Frédéric Duval rappelle qu’elle ne représente  que 1% du commerce de détail en France. De plus, Amazon France contribue à l’économie française par ses emplois directs et indirects, ainsi que par les contributions qu’elle verse (impôts, cotisations, TVA).

Pas sûr que le message ait été entendu par les petits commerçants…

Source : Le Parisien

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François BEDIN