Les films Superman Returns, Poseidon, The Blair Witch Project, Ring, la première saison des séries télévisées Urgence ou
Babylon 5, les jeux vidéos Hitman 2,
Gangland ou Combat Wings, un concert de la légende de la country music Merle Haggard ou de Kiss en 2004… Si on peut,
aujourd’hui, trouver ces titres sur des réseaux peer to peer illégaux de téléchargement utilisant la technologie BitTorrent, on peut désormais les trouver sur le site officiel de la société BitTorrent.Celle-ci, connue jusqu’ici pour sa technologie de partage de fichiers en mode P2P, très appréciée notamment des sites proposant gratuitement des contenus (musique, vidéo et jeux) protégés par des droits d’auteur vient de faire peau
neuve ce lundi 26 février. Elle ouvre, en effet, une boutique légale de téléchargement distribuant 5 000 films, sériées télévisées, vidéos musicales et jeux vidéos pour les internautes américains, et uniquement ceux-ci pour le moment.Les contenus sont payants, parfois gratuits et protégés par des mesures techniques de contrôle de la copie. La bête noire d’Hollywood devient donc un canal officiel de distribution sur Internet.Les films sont disponibles à la location, les plus récents au prix de 3,99 dollars (Superman Returns, Little Miss Sunshine…) et les plus anciens (Matrix,
Chinatown, Vol au-dessus d’un nid de coucou…) à 2,99 dollars. Les internautes pourront les garder un mois avant de les visionner, et ont 24 heures pour le faire, une fois la lecture
enclenchée. La vente n’est pas proposée, dans un premier temps en tout cas, BitTorrent estimant trop élevé le prix demandé par les studios. La gravure sur disque n’est pas non plus possible pour le moment. Les épisodes de séries télévisées et les
clips vidéo sont, eux, disponibles à l’achat définitif, pour 1,99 dollar.
BitTorrent s’institutionnalise… pas le réseau
Fait notable, le site propose également des longs métrages gratuits, à connotation très cinéphile, comme la première réalisation de Francis Ford Coppola Dementia 13, le classique de l’épouvante
Carnival of Souls ou M le Maudit de Fritz Lang.Comme Bram Cohen, président et fondateur de BitTorrent nous
l’avait déjà annoncé fin 2006, Warner Bros., Paramount, la Metro-Goldwyn-Mayer, Lionsgate ou encore la 20th Century Fox sont tombés d’accord pour distribuer leurs contenus,
en utilisant la technologie P2P de la société.Le créateur de BitTorrent avait levé
20 millions de dollars pour mettre en place ce site de téléchargement légal. ‘ Le discours de BitTorrent, résume Laurent Michaud, responsable de
la division Loisirs numériques de l’Idate, c’est : vous devez compter avec BitTorrent, vous ne pouvez pas vous passer de nous et ça ne va pas vous coûter grand-chose ‘.A côté du catalogue payant, les internautes peuvent aussi poster leurs contenus personnels, histoire, pour BitTorrent, de préserver un vernis communautaire. Ils ont toute latitude quant au genre (fiction, documentaire, musique…),
à la qualité de la compression et à la durée de leurs vidéos.Il reste que cette initiative ne règle pas la question, non pas de la société BitTorrent, mais des réseaux P2P de téléchargement illégal utilisant, protégés, le protocole BitTorrent et son logiciel client. Certains moteurs permettent
d’effectuer des recherches très aisément, comme Mininova,
IsoHunt ou TorrentSpy.Au début du mois, alors que Bram Cohen était en train de préparer la reconversion de son site, les premiers films issus de DVD haute définition ‘ craqués ‘ apparaissaient sur
des serveurs BitTorrent. ‘ A aucun moment, la société BitTorrent ne centralise quoi que ce soit, rappelle Laurent Michaud. Elle n’a
a priori aucun moyen d’intervenir. Aujourd’hui, je ne vois pas comment ils pourraient filtrer ‘.
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