Une étude de la société Sandvine, spécialisée dans la gestion des réseaux haut débit, dresse le portrait de la consommation de la bande passante et des accès à Internet en Amérique du Nord et en Europe.
BitTorrent, le téléchargement continue
On y apprend ainsi qu’aux Etats-Unis et au Canada, BitTorrent représente près de 37 % de la bande passante en téléversement (upload), ce qui en fait le roi incontesté de la consommation de données dans ce sens, loin devant le surf (http) et ses moins de 10 %. On notera qu’en terme de téléchargement (download), BitTorrent n’arrive que quatrième, derrière Netflix (33 %), YouTube (14,8 %) et le protocole HTTP (12 %). Au total, BitTorrent représente tout de même 10,3 % de la bande passante consommée (dans les deux sens) et se classe quatrième. Au total, les services de partage de fichiers compte pour 12 % de la bande passante fixe américaine.
Encore plus fort en Europe
En Europe, BitTorrent marche dans les mêmes pas et occupe même plus nos connexions. Il consomme 31,8 % de la bande passante montante et 12,1 % de la bande passante descendante (troisième). Au total, il représente 14,9 % de la bande passante utilisée et se classe troisième, derrière les applications HTTP et YouTube. Et juste devant l’application eDonkey. On ne peut en tout cas que constater que malgré le durcissement du ton par rapport aux téléchargements illégaux, les utilisateurs continuent de télécharger…
On pourra également remarquer que Facebook consomme à lui seul 3,76 % de la bande passante européenne. On comprend dès lors un peu mieux que les opérateurs, qui gèrent et payent pour le bon fonctionnement des « tuyaux », soient un peu agacés par ses acteurs dits over the top, qui utilisent les réseaux mais ne paient pas.
Explosion de la consommation
L’étude montre également une explosion de la consommation de bande passante des connexions fixes, la consommation moyenne mensuelle en Amérique du Nord étant passée de 32,1 Go à 51,3 Go au cours des six derniers mois, le chiffre médian étant lui revu à la hausse, de 10,3 à 16,8 Go. Une forte montée en charge expliquée par la multiplication des appareils tels que les smartphones et les tablettes qui se connectent en Wi-Fi à domicile et servent à regarder des vidéos, à surfer ou téléchargent des applications.
Riche en analyses et chiffres éclairants, cette étude Sandvine établit également des projections pour l’Amérique du Nord, seulement. Le plus impressionnant touchant aux estimations de consommation de bande passante des connexions fixes pour les Etats-Unis. Ainsi alors qu’au deuxième semestre 2012, ce pays aura consommé moins de 50 000 exaoctets de données, il pourrait dépasser les 700 000 exaoctets fin 2018. 700 000 000 000 de téraoctets, dans lesquels les divertissements en temps réel, de type streaming, compteront pour 66 % de ce chiffre colossal. On imagine les infrastructures qu’il va falloir développer et entretenir d’ici à 2018, c’est dans un tout petit plus que cinq ans. Une chance pour les opérateurs ou un accélérateur de leur décrépitude ?
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