C’est souvent le cas avec les idées brillantes : elles sont tellement évidentes qu’on se demande encore comment elle n’ont pas vu le jour plus tôt. BIOceanOR est de cette trempe (sans mauvais jeu de mot). Cette start-up niçoise créée en 2017 a développé des stations météo bardées de capteurs capables d’envoyer leurs mesures dans le cloud, en quasi temps réel. La solution s’adresse aux organismes de recherche qui souhaitent surveiller l’évolution de certains paramètres dans une zone donnée, mais aussi aux professionnels de l’aquaculture qui y voient une opportunité sans précédent d’optimiser leurs installations.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les solutions existantes obligeaient encore ces protagonistes à procéder à des relevés manuels. Pas si compliqué dans une ferme piscicole, quoique fastidieux, mais beaucoup plus contraignant sur une station météo installée au beau milieu de l’océan. Selon les lieux où elles sont installées, les stations de BIOceanOR se connectent via les réseaux LoRaWan, GSM ou satellitaires. Au-delà du gain de temps permis par cette connectivité permanente, c’est aussi un moyen de collecter une quantité de données sensiblement plus importante. Avec à la clé la promesse de “prédire” l’avenir des océans et des rivières à grand renfort de machine learning.
Les poissons paniquent la nuit
Autre intérêt de ces stations connectées, elles ne prennent jamais de pause, y compris la nuit. C’est ainsi qu’une ferme piscicole a découvert que les poissons étaient en déficit d’oxygène la nuit, faisant ainsi monter leur taux de stress. Si les chercheurs le soupçonnaient, les stations de BIOceanOR l’ont confirmé très rapidement. Résultat, les exploitants ont installé des systèmes d’oxygénation dans les bassins pour détendre les poissons la nuit.
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BIOceanOR entame ces jours-ci un programme en Polynésie Française, où une dizaine de stations vont être installées. L’objectif, collecter un maximum de données pour faire un bilan de santé des eaux de l’archipel et mettre en œuvre des actions pour préserver la biodiversité. Et au passage, accompagner l’industrie de l’huître perlière (stratégique en Polynésie) dans son développement. La startup a également signé des partenariats avec de nombreuses fermes piscicoles, des instituts de recherche, et des écoles. Le carnet de commandes de BIOceanOR est plein, nous dit-on. Voyons-y le signe d’une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux. Et sans doute aussi une juteuse opportunité pour l’industrie aquacole d’augmenter significativement ses rendements.
BIOceanOR a remporté le Grand Prix Tech4Islands Awards dans le cadre du Digital Festival Tahiti, qui se tient du 16 au 19 octobre à Papeete.
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