Doit-on y voir le désarroi d’une firme éprouvée par les procès et autres revers stratégiques ou bien une question de personnes ? Toujours est-il que le dernier acte de Bill Gates en tant que PDG de Microsoft a été de désigner Steve Ballmer, président de l’entreprise, pour le remplacer au poste qu’il occupait depuis 25 ans. Bill Gates reste président du conseil d’administration de l’éditeur, et s’invente une nouvelle fonction, celle d’architecte logiciel en chef (Chief Software Architect). Il se consacrera à l’élaboration de la prochaine génération de logiciels, dévolus à Internet. “La promotion de Steve va me permettre de me consacrer à plein temps à ma passion : construire de grands logiciels et définir la stratégie pour l’avenir ; et de collaborer avec l’équipe menée par Steve.” a déclaré Bill Gates dans un communiqué.
Un recentrage stratégique
Steve Ballmer dirigera désormais l’exécutif de l’éditeur. Il a évoqué la ligne à suivre :“Le logiciel est la clé de l’avenir. Il sera à la source des innovations dans les domaines du matériel, des échanges sans fil, de l’accès haut débit, du commerce électronique et autres. Notre vision consiste à créer une nouvelle plate-forme qui ouvrira de nouvelles opportunités à nos partenaires et clients à travers le monde. “.
Ce remaniement a été aussitôt suivi d’annonces stratégiques. Toutes mettent l’accent sur le développement de logiciels pour Internet et sur les Next Generation Windows Services, qui consistent à passer de la vente de bo”tes à la fourniture d’un service logiciel par le réseau (sur le modèle des FAH, par exemple).
Au cours d’une conférence de presse, Steve Ballmer a aussi indiqué que Microsoft fournira un plan prévisionnel pour les trois ans à venir dès le mois d’avril. Les deux hommes ont également profité de l’occasion pour critiquer l’éventualité d’un démantèlement de Microsoft qui serait “imprudent et irresponsable “. Bill Gates accepte de perdre son rôle de chef de Microsoft. Le geste est d’abord symbolique, au moment où la firme est exposée aux foudres de la justice. Bill Gates se pose aussi en nouveau gourou technologique de l’éditeur, qui peine à négocier son tournant Internet, pour n’en avoir pas perçu assez tôt les enjeux. Steve Ballmer aura, pendant ce temps, les coudées franches pour remanier l’organisation de la société.
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