La collection printemps-été 2009 offre aux photographes un vaste choix. Si la qualité d’image n’évolue pas, les prix baissent et de nouvelles fonctions apparaissent.
Ils ne se contentent plus d’être minuscules et tout légers. Les appareils photo compacts bijoux se déclinent désormais en de multiples coloris pour s’adapter aux goûts de chacun. Noir, rouge carmin ou métal, bleu roi ou bleu nuit, argent, cuivre…, il n’y a guère que le blanc nacré qui fait défaut, sauf sur l’Optio 70 de Pentax. Il serait paraît-il plus coûteux à fabriquer… Or, la féroce concurrence que se livrent les fabricants sur ce marché a entraîné en quelques années une baisse des prix considérable, et il faut plus que jamais traquer le moindre centime d’économie. Aujourd’hui, donc, mieux vaut présenter de très solides arguments pour oser proposer un bijou à plus de 300 euros, et peu de fabricants s’y risquent. Parmi les modèles testés, seul le DSC-T90 de Sony dépasse ce seuil psychologique. Il n’est pourtant pas le meilleur, mais comme à son habitude, le géant nippon mise sur sa notoriété et sur la réputation de sérieux et de qualité de ses produits pour justifier des prix plus élevés que les concurrents.Quoi qu’il en soit, cette baisse des tarifs est tout à l’avantage du client, d’autant que la qualité des appareils photo testés reste correcte. Parmi les modèles de notre sélection, seul le Fujifilm FinePix Z30 mérite un carton rouge, tant ses performances se montrent médiocres au regard de ce que peut proposer le fabricant. Pour autant, aucun des modèles testés ne nous a impressionnés. Par exemple, nous n’avons pas noté d’amélioration de la qualité d’image – généralement correcte – par rapport aux compacts testés l’an dernier.
L’arrivée de la vidéo HD En revanche, nous constatons un progrès dans la rapidité, aussi bien à l’allumage qu’à la mise au point. Une amélioration rendue possible par l’intégration de nouveaux processeurs d’image, plus puissants et rapides que la génération précédente. Ces derniers sont également responsables de l’apparition de nouvelles fonctions automatisées bien utiles. Pour commencer, tous les modèles testés dans ce comparatif disposent de la sélection automatique du mode scène. Dès que l’on presse le déclencheur, le processeur analyse l’image contenue dans le cadre en quelques centièmes de seconde et sélectionne les paramètres de prises de vue adaptés au sujet (paysage, portrait, macro, contre-jour…). Dans le même ordre d’idée, l’appareil peut bloquer le déclenchement de la photo jusqu’à ce que toutes les personnes cadrées arborent un large sourire. Toutefois, cette fonction tient un peu du gadget, tant elle manque encore de fiabilité.Mais la grande nouveauté de cette génération d’appareils, c’est la vidéo HD. Parmi les modèles testés, la moitié permet l’enregistrement de séquences vidéo en 1 280 x 720 points. Pourtant cette innovation, quoique spectaculaire, souffre de certaines imperfections, tout au moins dans notre sélection. Par exemple, l’autofocus n’est pas actif durant la vidéo. Un zoom en cours de prise de vue risquant d’engendrer un flou de mise au point, tous les appareils, à l’exception du DSC-T90 de Sony, en interdisent l’usage. Il faut croire que la vidéo HD constitue l’argument marketing à la mode. Pour preuve, le Pentax Optio P70 propose un mode vidéo 1 280 x 720 points mais celui-ci est limité à 15 images/s au lieu de 30 sur les autres bijoux. Autant dire que son usage demeurera anecdotique. Et le fabricant se garde bien de souligner cette limitation dans ses brochures… Il aurait mieux valu se contenter d’un mode 640 x 480 points à 30 images/s. Mais l’argument aurait été beaucoup moins vendeur.
Ce compact (250 euros env.) est l’un des plus réactifs que nous ayons testés à ce jour. La vivacité de son autofocus rivalise avec celui des reflex d’entrée de gamme.
Le dernier bijou de Canon (250 euros env.) est le plus minuscule de notre sélection et sans doute le plus compact testé à ce jour. Rapide à l’allumage, il délivre des images de bonne qualité
Glossaire Ce défaut inhérent à bon nombre de compacts se traduit par une déformation des lignes droites en bordure d’image, notamment aux plus courtes focales. Sur les modèles de notre sélection, la distorsion est dite en “ barillet ” , les lignes droites se courbent vers l’extérieur.
Il s’agit d’artefacts parasites qui apparaissent à la frontière de zones très contrastées, typiquement sur les branches d’un arbre sur fond de ciel blanc ou clair. Le processeur d’image corrige de mieux en mieux ce défaut, mais il persiste malgré tout dans les situations extrêmes.
Il s’agit des pixels ou points parasites (le plus souvent rouges ou bleus) qui apparaissent dans une image lorsqu’on augmente la sensibilité du capteur afin de compenser le manque de lumière. De mieux en mieux contrôlé par le processeur d’image, le bruit est à présent presque invisible à 400 Iso sur la plupart des compacts numériques, y compris en basse lumière.
Comment nous avons testé Nous avons photographié un écran cathodique affichant un chronomètre numérique associé à une électronique externe de déclenchement. Cela pour mesurer le délai entre la pression sur le déclencheur et la prise de vue. Une fréquence de rafraîchissement élevée (120 Hz) a permis la mesure au 1/100 s près. Notre jury, composé d’ingénieurs et de journalistes, a évalué ensuite l’ergonomie des boutons d’accès aux fonctions et la clarté des menus ainsi que la qualité du viseur optique et de l’écran LCD de chaque appareil.
Les ingénieurs mesurent le pouvoir séparateur du couple optique-capteur en photographiant une mire Iso constituée de traits extrêmement fins et convergents. Le résultat montre l’aptitude des appareils à discerner les lignes très rapprochées. D’autres mesures sont réalisées : flou, distorsion d’image, aberrations chromatiques et vignettage (assombrissement des coins) à l’aide du logiciel DXO Analyser et d’une mire. La fidélité des couleurs a été analysée en photographiant une mire Gretag Macbeth.
Une mire de bruit est photographiée à la sensibilité minimale, puis à 400 et 800 Iso en basse lumière, avant d’être analysée par un logiciel maison développé avec Matlab. Le processeur d’image intégré aux compacts applique, en effet, un filtre haute sensibilité pour lisser les pixels et masquer le bruit, ce qui entraîne une perte plus ou moins grande des détails. C’est pourquoi le jury note la qualité des photos de la mire de bruit. La note finale tient compte de cet avis et des données de Matlab.
Nikon – S620 : Vif comme l’éclair La rapidité avant tout, voici ce que nous propose nikon avec son nouveau compact bijou S620.
Le Nikon S620 est le grand gagnant de ce comparatif. Cet appareil, équipé d’un capteur de 12,2 millions de points, n’est pas le plus compact. Ce n’est pas non plus celui qui offre la meilleure qualité d’image, même si celle-ci s’avère correcte. Mais c’est le plus rapide. Et de très loin ! Le S620 s’allume en moins d’une seconde. Jusqu’à présent, il n’y avait guère que les reflex pour offrir une telle vivacité. Mais ce n’est pas tout. Il est aussi véloce pour la mise au point, qu’il effectue en seulement 0,22 s. Là aussi un record.
Le S620 intègre un zoom optique équivalent à un 28-112 mm épaulé par un stabilisateur optique très efficace. Sa focale grand-angle est aussi bien adaptée à la photo de groupe en intérieur confiné, qu’au paysage ou à l’architecture. La qualité d’image est satisfaisante même si la distorsion et le vignettage s’avèrent notables en grand-angle. Le bruit numérique est cependant limité, y compris à 800 Iso et en basse lumière. C’est donc un compact qui peut être utilisé sans flash en intérieur, de manière à préserver l’ambiance naturelle de la pièce. La sensibilité peut même être poussée jusqu’à 6 400 Iso mais l’image est alors considérablement dégradée. Cette sensibilité extrême est à réserver aux situations où il faut obtenir une photo coûte que coûte sans impératif esthétique. L’ergonomie de l’appareil est en revanche un peu en retrait. Sans être déplorable, elle s’avère assez peu intuitive, comparée à celle de certains appareils concurrents, tel l’Olympus µ-5000.
Les plus
Rapidité exceptionnelle aussi bien À l’allumage qu’à la mise au point Focale grand-angle
Les moins
Ergonomie perfectible
Prix :
250 euros environ
Canon – Digital Ixus 100 IS : Small is beautiful Voici le compact le plus petit de notre sélection, et sans doute l’un des moins encombrants testés à ce jour par notre laboratoire . Il ne mesure que 8,7 cm de long pour une épaisseur de 1,8 cm. C’est aussi l’un des plus légers, puisqu’il ne pèse que 129 g. L’Ixus 100 IS intègre un capteur de 12,1 millions de points qui, couplé au zoom 33-100 mm, délivre des images globalement précises et dénuées de vignettage ou d’aberrations chromatiques. On note cependant un léger flou en périphérie d’image aux focales les plus courtes. Le bruit numérique se montre discret, y compris à 800 Iso en basse lumière. L’appareil dispose d’un stabilisateur optique dont l’efficacité a été plébiscitée par le jury de test qui lui a accordé la meilleure note. L’Ixus est assez rapide à l’allumage, puisqu’il est opérationnel en seulement 1,67 s. Seul le Nikon S620 fait mieux. Autre atout : le mode vidéo autorise des prises de vue HD en 1 280 x 720 points à 30 images par seconde.
Les plus
Compacité et poids Rapidité à la mise en route Ergonomie
Les moins
Pas de mémoire interne
Prix
250 euros environ
Panasonic – Lumix DMC-FX40 : Une belle amplitude Précurseur en matière de zooms grand-angle sur les compacts , Panasonic nous livre un appareil qui malgré sa grande compacité, accueille un zoom optique d’amplitude 25-125 mm ! Plus impressionnant, l’optique ne souffre quasiment pas de distorsion ni de vignettage, preuve que le processeur d’image gère admirablement bien cette optique extrême. Le stabilisateur optique se montre très efficace pour compenser les vibrations de l’utilisateur. Enfin, le bruit numérique est correctement géré jusqu’à 400 Iso en basse lumière. Au-delà, des artefacts apparaissent mais restent encore discrets à 800 Iso. Seul point faible : la relative lenteur de ce compact. Il s’allume en 3,3 s et effectue la mise au point en 0,73 s. S’il avait été un peu plus véloce, cet appareil photo numérique aurait sans doute surclassé le Nikon S620 dans sa note globale.
Les plus
Focale grand-angle Amplitude du zoom Ergonomie des menus
Les moins
Latence à l’allumage
Prix :
290 euros environ
Casio – Exilim EX-S12 : Format carte de crédit Les compacts Casio de la gamme Exilim sont réputés pour leur grande compacité . Ce modèle ne déroge pas à la règle : il ne mesure que 1,7 cm d’épaisseur dans sa partie la plus large et ne pèse que 127 g. Pour comparaison, un iPhone pèse 135 g… L’ergonomie de l’appareil est excellente, Casio ayant eu la bonne idée de proposer un menu personnalisable permettant d’accéder très rapidement aux réglages les plus utilisés. Le EX-S12 délivre une qualité d’image très honorable, avec notamment un bon respect des couleurs et une gestion du bruit numérique efficace. La distorsion en grand-angle est, en revanche, assez prononcée. L’appareil est moyennement réactif : la mise au point s’effectue en 0,65 s et il faut compter 2,62 s entre deux photos en mode rafale. Mieux vaut donc réserver ce compact à la photo de paysage et au portrait.
Les plus
Qualité d’image Menus personnalisables Compacité et poids
Les moins
Mode rafale très lent
Prix
250 euros environ
Olympus – µ-5000 : Des images précises Le µ-5000 (prononcez Miou) a obtenu la meilleure note pour la qualité d’image, ex æquo avec le Casio Exilim EX-S12. La précision des images est bonne, et les photos ne présentent presque pas de vignettage ni de distorsion. Mais il faut signaler que si le zoom optique dispose d’un confortable téléobjectif (180 mm), il est limité à 36 mm en focale minimale. Le bruit numérique est bien géré jusqu’à 400 Iso y compris en basse lumière. Au-delà, l’image présente un lissage très artificiel et peu esthétique. En terme de rapidité, le µ-5000 se montre moins convaincant. Assez lent à l’allumage, il a besoin de 0,8 s pour effectuer la mise au point du sujet, ce qui limite les possibilités de prise de vue. L’appareil est en revanche agréable à l’usage, grâce notamment à une interface claire et intuitive. À noter, le µ-5000 accueille des cartes mémoire au format xD et microSD.
Les plus
Qualité d’image Ergonomie des menus
Les moins
Latence à la mise au point
Prix
200 euros environ
Sony – Cyber-Shot DSC-T90 : À la sauce tactile Cet élégant appareil intègre un immense écran LCD tactile de 7,6 cm de diagonale qui occupe toute la face arrière. Tous les réglages s’effectuent donc en effleurant les commandes sur l’écran. Les menus sont clairs et le paramétrage aisé, mais l’on aurait apprécié quelques boutons d’accès direct aux principales fonctions. La mise en route est rapide et s’effectue en faisant glisser le clapet qui protège l’objectif. Celui-ci, placé en position périscopique, offre une amplitude correcte, même si l’on regrette l’absence de focale grand-angle. La qualité des images est satisfaisante mais elles présentent un peu de distorsion et de vignettage. Le bruit numérique est bien géré. Le T90 dispose d’un stabilisateur optique de qualité convenable, sans plus. Enfin, l’appareil propose un mode vidéo HD 1 280 x 720 points à 30 images/s qui, contrairement aux autres modèles testés, autorise l’usage du zoom optique durant les prises de vue.
Les plus
Écran tactile de grande taille Ergonomie des menus Mode vidéo HD avec zoom
Les moins
Pas de boutons d’accès aux fonctions principales Prix élevé
Prix
330 euros environ
Pentax – Optio P70 : Léger comme l’air Avec son zoom doté d’une focale grand-angle de 27,5 mm, ce compact, le plus léger de notre sélection, est aussi à l’aise pour la photo de paysage que pour les portraits de groupe en intérieur, lorsque l’espace fait défaut . D’autant que l’objectif ne présente quasiment aucune distorsion. Dommage que la précision des images, sans être rédhibitoire, ne soit pas aussi convaincante, malgré la présence d’un capteur CCD de 12 mégapixels. Plus gênant, le P70 se montre peu réactif. Il faut une seconde à l’autofocus pour effectuer la mise au point, ce qui nuit considérablement à la spontanéité. Et ne parlons pas de la photo de sujets en mouvements… L’appareil dispose d’un mode vidéo HD (1 280 x 720 points) mais celui-ci n’est pas vraiment exploitable, puisque la vitesse est limitée à 15 images/s : saccades assurées !
Les plus
Compacité et poids Focale grand-angle
Les moins
Latence à la mise au point Vidéo HD à 15 im/s
Prix
200 euros environ
Samsung – ST50 : Peut mieux faire Cet appareil, disponible en quatre couleurs (rouge, bleu nuit, noir et argent), est équipé d’un capteur de 12,2 mégapixels. Très compact et léger, il trouvera aisément sa place dans la poche ou le sac à main. Si l’on excepte un vignettage prononcé en focale grand-angle, le ST50 est assez convaincant en ce qui concerne la qualité des images. La distorsion et les aberrations chromatiques sont limitées. La gestion du bruit numérique est en revanche assez moyenne par faible luminosité. En revanche, le stabilisateur, bien qu’électronique, s’avère efficace. Surtout, il ne provoque pas une dramatique augmentation du bruit. Autre défaut à signaler : le ST50 se montre moyennement réactif. Si la latence à la mise au point, mesurée à 0,7 s, est correcte, l’appareil met plus de 2,5 s à s’allumer. C’est long.
Les plus
Précision des images Stabilisateur numérique efficace
Les moins
Bruit numérique par faible luminosité Latence à l’allumage
Prix
230 euros environ
Kodak – M340 : Réactif et pas cher Le M340 intègre un capteur de 10,2 mégapixels qui produit des images relativement précises, altérées malheureusement par la présence d’aberrations chromatiques . En outre, le compact peine à gérer le bruit numérique, notamment lors des prises de vue par faible luminosité. Enfin, la distorsion devient notable en focale minimale, alors que celle-ci est limitée à 35 mm. Néanmoins, ces défauts ne sont vraiment gênants qu’à l’affichage en plein écran ou sur des impressions au-delà du format 13 x 17 cm. Le M340 se rattrape néanmoins sur deux points. D’une part, il s’avère extrêmement réactif à la mise au point, avec une latence de seulement 0,3 s. Il n’est surclassé sur ce point que par le gagnant du comparatif, le Nikon S620. D’autre part, son prix est très raisonnable : à 130 euros, c’est le moins cher de notre sélection.
Les plus
Prix mini Latence à la mise au point
Les moins
Distorsion et aberrations chromatiques Bruit numérique prononcé
Prix
140 euros environ
Fujifilm – FinePix Z30 : Une grosse déception Cet adorable petit appareil aux allures de galet métallique arbore de jolies teintes festives telles que le violet, le rose ou l’orange. Les plus timides pourront opter pour une livrée plus discrète, en noir ou argent… À condition de ne pas être trop regardant sur la qualité des images. En effet, ce bijou se classe dernier du comparatif en raison de ses piètres résultats. La précision des images est indigne d’un compact équipé d’un capteur de 10 mégapixels. Les photos présentent un flou très important en périphérie, le vignettage est tout aussi prononcé et les aberrations chromatiques sont très visibles. Enfin, le bruit numérique est trop marqué, y compris à 400 Iso. Un comble, les compacts Fujifilm ayant toujours été parmi les moins bruités du marché !
Les plus
Esthétique originale et réussie
Les moins
Qualité d’image Bruit numérique prononcé
Prix
170 euros environ
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