Y a-t-il un pilote dans l’avion ? La question pourrait bientôt passer de la fiction à la réalité, et c’est bien ce qui inquiète les premiers concernés, les pilotes de ligne. Le Syndicat national des pilotes de lignes français estime que certains avionneurs souhaiteraient, en coulisse, les remplacer en partie ou totalement par des outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT, rapporte Le Monde, le lundi 5 juin. Ils dénoncent les projets d’avions de ligne 100 % autonomes dont l’objectif serait de réduire, voire de supprimer les pilotes des avions commerciaux, expliquent-ils.
Car les constructeurs comme Boeing ou Airbus, qui travaillent depuis des années sur des systèmes de pilotage automatique pour les avions commerciaux, auraient entamé une vaste campagne pour convaincre les régulateurs de changer de braquet. Ils plaideraient l’autorisation des équipages réduits pour les vols commerciaux, alertaient déjà le 27 mars dernier la Fédération internationale des associations de pilotes de ligne (IFALPA), l’European Cockpit Association (ECA) et l’Air Line Pilots Association International (ALPA).
Des réductions d’effectifs dangereuses, selon les pilotes
Au sein du syndicat français, c’est le projet DragonFly d’Airbus qui cristallise particulièrement les inquiétudes, soulignent nos confrères. Ce logiciel qui a tout d’un outil d’intelligence artificielle, mais qui n’est jamais désigné de la sorte, gère non seulement le décollage ou l’atterrissage. Mais il peut aussi prendre le relai en vol si les pilotes perdent connaissance. Il serait même capable de « voir » son environnement et déterminer, seul, une nouvelle feuille de route. Mais pour l’instant, ce logiciel n’aurait que vocation à assister les pilotes, et non pas à les remplacer, a insisté Airbus, contacté par nos confrères. L’avionneur a souligné que ses équipes travaillaient « sur des technologies pour améliorer la sécurité à bord ». Et non pour remplacer les pilotes aux commandes des avions.
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D’autres projets suscitent la défiance, à l’image de l’EMCO (Extended Minimum Crew Operations, « opérations d’équipage minimal étendues ») qui permettrait à un pilote, sur un long courrier, de prendre des temps de repos pendant qu’un autre pilote resterait dans le cockpit, se faisant aider par ce logiciel qui piloterait l’avion. Même topo pour le « Single Pilot Operations » qui limiterait le nombre de pilotes à un seul.
Or, ces réductions d’effectifs sont non seulement dangereuses pour la sécurité des passagers, mais ils contreviennent à toutes les procédures actuelles, expliquent les pilotes. Jusqu’à aujourd’hui, les pilotes sont au minimum trois pour les vols de plus de huit heures trente, et ils doivent toujours prendre des décisions à deux.
« Une campagne de lobbying agressive » des avionneurs, selon les pilotes
Cette alerte fait écho à celle, internationale, lancée le 27 mars dernier par l’IFALPA, l’ECA et l’ALPA. Ces organisations avaient déjà publié un communiqué sur le sujet, déplorant « une dangereuse idée », à savoir les projets de certains avionneurs conduisant à moins de pilotes de ligne dans les cockpits. Il s’agit d’un « pari sur la sécurité », déploraient-elles, taclant « une campagne de lobbying agressive menée par des entreprises et visant les autorités de réglementation du monde entier, y compris l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ».
Dans toutes les procédures, chaque aspect d’un vol – comme ses systèmes, les réglementations et les normes qui s’appliquent au vol, ainsi que les procédures suivies par les pilotes – est délibérément conçu pour une équipe travaillant ensemble, rapportaient trois pilotes, dans les colonnes d’Aviation Week. Or, certaines compagnies aériennes et certains avionneurs, feraient « pression pour qu’un niveau inacceptable de sécurité pour les vols commerciaux soit accepté », en poussant pour qu’il y ait moins de pilotes dans les cockpits, si leurs logiciels de pilotes automatiques sont utilisés. Selon ces associations, les compagnies aériennes et les constructeurs se seraient mis en tête de réduire le nombre de pilotes qualifiés – ce qui conduirait à de substantielles économies. À quel prix, s’interrogent les pilotes, qui estiment que les vols avec un seul pilote augmenteraient sensiblement les risques d’incidents, en particulier lors d’événements anormaux et de situations d’urgence…
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Source : Le Monde
heu… non vraiment sans façon. Je préfère avoir un Humain aux commandes lorsque je prend l’avion.
Encore un titre des plus grotesques, ChatGPT comme son nom l’indique est un agent conversationnel pour chatter et n’aurai aucune utilité en tant que pilote. Ce n’est pas parce que ce nom est en vogue qu’il faut le placer à tout bout de champs, surtout dans en le faisant mal.
Tant qu’à écrire des articles sur des technologies, vous devriez au moins en maîtriser les terminologies car même ChatGPT les écrirait mieux que vous.